Une réorganisation de chambre Montesso-perso, ou, lui faire retrouver de l’intérêt pour ses jouets

7 réponses • 6 min • Joana • 06 Avr 2016

Comme tu l’as appris récemment, on rentre d’un mois au Brésil passé pour ses 80% dans l’appartement du père de Marcio, armés d’un sac de jouets d’une capacité de contenance se limitant à une boîte de Doliprane et demi, maxi. « C’EST BON, on a compris », me diras-tu avec raison, mais l’intérêt de cette introduction n’est pas d’en rajouter une couche – on a quand même passé un mois sous 30 degrés, il faut arrêter un peu – c’est de te mettre dans la peau du parent qui galère à savoir comment distraire ses enfants.

C’est bon ?

Bon. Maintenant, imagine un peu le bonheur que de rentrer chez toi et de retrouver les jouets à la maison. (C’est ton plus grand plaisir, et je te jure que t’es plus content que ton propre enfant.)

D’abord tu pleures un peu, donc : soulagement, promesse d’un avenir meilleur. Puis, tu repenses à tous ces moments, avant, où tu te disais « Il nous faut plus de jouets, il s’ennuie !! », alors que tu le gardes seulement 2 jours dans la semaine et trois heures chaque autre soir, et tu en conclues qu’il y a un problème.

C’est alors que j’ai décidé de prendre plus ou moins aléatoirement la moitié des jouets de Paco pour les fourrer dans une boîte. QUE J’AI PLANQUÉE !

Tu crieras peut-être au masochisme, et je te comprends. Mais je me suis dit que si je ne faisais rien, en deux semaines de temps j’allais me retrouver dans la situation d’avant, c’est à dire à trouver que notre fils manque de jouets, qu’il s’ennuie, et que donc surtout, c’est moyen sympa de le garder à la maison !

J’ai donc planqué la moitié de ses jouets pour mieux pouvoir les ressortir plus tard, quand il commencera à avoir fait le tour de ceux que j’ai laissés en place, et ainsi pouvoir feindre avoir pleiiiin de nouveaux jeux pour lui. L’idée étant à ce moment-là de cacher ceux avec lesquels il jouait jusqu’alors, et ainsi de suite.

En gros, je veux créer l’effet « retour de vacances et émerveillement devant l’armoire à jouets » à l’infini. Pour moi comme pour lui.

J’étais très fière de moi et de mon idée, tu vois. Puis, je me suis souvenue qu’à ma crèche ils faisaient ça très exactement et que peut-être en fait, mon idée venait de là. Et puis en racontant un jour qu’à ma crèche ils faisaient ça très exactement, on m’a dit « Ben oui, c’est la méthode Montessori ». Ah.

Donc bon, je ne vais te présenter ça comme étant mon idée de génie – un peu d’honnêteté intellectuelle s’il vous plait –, mais quand même, si tu n’as pas lu l’intégrale de Montessori, en version originale et avec biographie de l’auteure sur 5000 pages, je me suis dit que ça pouvait t’intéresser de voir passer comme ça une petite idée pour ré-intéresser ton tout petit à ses jouets.

Et deux semaines après, alors que mon fils en est encore à redécouvrir la première moitié de ses jouets, je peux te dire que je commence à me frotter les mains en imaginant mes prochains weekends.

Mais je ne t’ai pas tout dit.

Donc non seulement, Paco ne joue en ce moment plus qu’avec la moitié de ses jouets, mais en plus, en faisant la manip’ de dégager certains jouets, j’ai malencontreusement rangé certains de ceux qui restaient, à un endroit autre que leur place habituelle. (Autre moment d’honnêteté intellectuelle tu noteras, ça n’était pas du tout volontaire.)

Quelle ne fut pas ma surprise, lorsque je vis mon enfant se diriger vers des jouets dont il s’était désintéressé depuis des mois.

Et vas-y que je te cherche la maison à clefs qui m’avait bien fait triper tout l’été, mais que voilà hein, on va passer à autre chose maintenant et NE PLUS JAMAIS LA REGARDER.

Tu me remercieras plus tard.

Et pour finir, ma pièce maîtresse…

Ces vacances, je confiais à Marcio mon inquiétude quant au manque d’intérêt récent de notre fils pour la lecture et les livres en général. Dans ma lancée réorganisatrice de la chambre de Paco (ouais, et même si nos bagages traînaient encore tels quels dans la pièce principale), je me suis donc triturée le crâne pour trouver comment je pouvais tenter de rendre ces objets plus attractifs.

Deux caisses en bois et une petite lampe de chevet déplacée plus tard, voilà que la chambre de mon fils dispose d’une magnifique… bibliothèque (à sa hauteur en plus) !

Et comme je n’en suis pas peu fière et que pour le coup, j’ai pensé à ça toute seule comme une grande, tu as droit à une photo. Et comme mon fils, tu as le droit de t’écrier « WAOUW ! » en la voyant. (Sauf si t’es à ton boulot.)

Waouw. (Et grosse fessée de Maria pour le lit à barreaux en hauteur, mais que veux-tu, il est trop magnifique.)

Les livres y sont rangés par type (musical, divertissement, histoires), et langue (français, portugais), et les caisses utilisées me permettent d’en mettre certains de face, style « la sélection de ta maman », vers lesquels il est généralement plus attiré.

Mon fils est passé de « Casse-toi avec ton histoire d’ourson qui demande mille fois à sa maman si elle l’aime et file-moi plutôt des baies et du miel pour mon goûter, comme dans l’histoire que tu vas pas me lire parce que sinon, je déchirerai méticuleusement les pages de ton livre à la noix une par une », à se retrouver tout excité devant les livres sa bibliothèque en se rendant compte qu’il voulait les regarder tous.

Voilà. Et ils vécurent heureux et eurent pas tellement de jouets que ça, mais pensèrent que si. Ils lurent aussi beaucoup de livres le soir avant de s’endormir, et ça c’est vraiment chouette.