
L’accouchement, version non censurée
« Félicitations ! », voilà pour les quelques douze heures en moyenne les plus douloureuses de toute ta vie, loin devant les douze heures les plus douloureuses de la vie de la personne en face de toi, surtout si celle-ci s’avère du sexe masculin.
Alors bien sûr je sais, le principal intérêt d’un accouchement, au-delà de la performance physique, c’est avant tout la naissance d’un petit être chauve et fripé. Ne nous trompons pas de priorité.
N’empêche que.
On banalise beaucoup trop l’acte d’accoucher. Tu l’imagines, toi, le premier homme qui aurait ne serait-ce qu’un avant-goût de ce qu’une femme ressent lors de son accouchement ? Tu crois qu’il aurait une médaille, une en or, une de celles qu’on reçoit quand on va aux JO ?
Bien souvent, ce genre de sujets (qui regroupe entre autres les règles, l’allaitement, l’épilation, et la pose du stérilet) (même si ces deux derniers points sont plus discutables) est expédié à coup de « on est des femmes »/« c’est notre condition »/« on ne peut pas faire à notre place ».
Parfois, certains en rajoutent une couche en agrémentant cette première mention d’un :
Vous ne voudriez quand même pas non plus que les hommes aient des seins ?
Pas faux.
Mais est-ce que le fait que je sois la seule de mon couple à être capable de porter un enfant et que par conséquent, cet enfant sorte un beau jour de moi et non pas de lui, rend mon sacrifice moins méritoire* ?
Ne réfléchis pas, bien sûr que la réponse est non.
* Mot compte triple : Qui est digne d’estime, d’éloge, de récompense en égard aux efforts fournis. Je n’aurais pas inventé de terme plus adapté.
Et puis, même pas besoin de rentrer dans des considérations de genre.
Un jour, j’ai fait un truc débile, j’ai couru un marathon. Bon. Quand je suis allée au boulot le lundi, les gens m’arrêtaient pour me féliciter. Ils se levaient de leur chaise, sortaient de leur bureau, et me regardaient d’un air que je ne leur connaissais pas, qui était un espèce de « waouh tu l’as fait, respect » silencieux. Parfois ça n’était même pas si silencieux que ça. Il y a même un collègue que j’avais croisé une seule fois dans ma vie avant ce matin-là qui connaissait mon temps.
Parce que tu vois, un marathon, c’est dur.
Quand tu accouches, on te félicite aussi. Par contre, clairement, personne ne se soucie vraiment de l’accouchement en tant que tel. (Tu noteras qu’on félicite tout autant le papa, et même si ça doit vraiment être dur d’être assis là sans rien pouvoir faire, je pense qu’on est d’accord pour dire que ça n’est pas comparable.) Personne ne te demande si ça a été long, très long, si tu as perdu beaucoup de sang, si tu as vomi dans le haricot pendant les contractions ou même sur l’aide-soignante préalablement mordue.
Et pas de regard de respect quand tu te promènes dans la rue ou que tu retournes travailler.
Ma première hyothèse était que les uns ne se rendent pas vraiment compte de la difficulté de l’exercice et que les autres se disent que c’est bon, ça va, que toutes les femmes ou presque passent par là, et qu’on ne va quand même pas s’attarder. Et on pourrait même réclamer de cette situation si on ne s’arrêtait pas deux secondes pour se dire qu’on en est finalement tous un peu responsables.
Moi-même tu vois (et malgré mon apparente facilité à déballer des débilités sur les désagréments en tout genre liés à la maternité), quand j’ai raconté mon accouchement il y a un an de ça, j’ai parlé de ma journée entière, de 9h à 17h, je t’ai parlé de comment j’ai compté mes contractions tranquille au petit déjeuner, de l’itinéraire choisi pour nous rendre à la maternité, du dilemme que consistait le remplissage de la baignoire, de notre retour à la maison à peine quelques heures après. Je n’ai peu ou pas mentionné l’intensité des contractions, les cinquante arrêts pour douleur insupportable à chaque virage nous séparant de la maternité, mes hurlements à faire accourir tous les spécialistes de l’hôpital, ou ce moment où j’ai fondu en larmes en criant « au secours » sachant pertinemment que personne ne viendrait réellement à mon aide.
Parce que quand j’y pense je crois que j’avais presque honte. Comme si j’en avais trop fait, comme si ce qu’il faut dire, c’est que « tout s’est bien passé », ou encore que « tout le monde va bien ». Et surtout pas « J’ai expulsé un truc de 52 cm de long et presque 4 kilos par mes voix génitales et ça m’a pris douze heures, déduis-en ce que tu veux du moment que je viens de vivre ».
Alors la voilà, ma part de responsabilité.
Un marathon c’est dur, mais un accouchement c’est plus dur. Et si d’avoir couru un marathon te fait sortir de ton bureau pour venir m’applaudir, laisse-moi te dire que je suis bonne à me faire apporter des cocktails sur un plateau doré tous les jours pendant les six prochains mois.
J’ai donné la vie. J’ai littéralement déchiré la peau de mon ventre, j’ai détendu mes parois vaginales, j’ai doublé la longueur de mes abdominaux. J’ai supporté et géré, tant bien que mal, la douleur liée aux contractions et/ ou à l’expulsion. J’ai été recousue à un endroit que je vais pas te montrer. Et sache que dans ce « je », il y a n’importe quelle maman.
Et pour te dire, cet article ne fait état que de l’accouchement en tant qu’acte physique. J’ai notamment esquivé tout l’aspect émotionnel lié à l’arrivé d’une petite personne dont tu as la responsabilité d’un jour à l’autre (genre, si tu t’en occupes pas, elle meurt), l’éventuelle découverte d’une toute nouvelle activité/ fonctionnalité d’une partie de ton corps, j’ai nommé l’« allaitement », et l’insertion dans le calendrier pensé au minimal mais rempli à ras bord de celle qui reprend le travail, d’une dizaine de séances de rééducation périnéale et d’autant de séances de rééducation abdominale… que tu ne vas pas pouvoir faire sur ton temps de travail, comme c’est ballot.
Bon et toi, ta part de responsabilité ?
Tara B. 19 Oct 2016 - 12:16
Oh oui ça me parle. Mon premier accouchement (4,4 kg sortis en 36h dont seulement les 4 dernières sous péridurale, pas besoin de vous faire un dessin) a eu lieu dans ces années où Usain Bolt battait record du monde sur record du monde. Et bien pendant des semaines je me disais intérieurement (voire à haute voix) : Usain Bolt n’est qu’une fillette (en vrai je le disais en beaucoup plus grossier que ça), lui il courre 10 secondes et on lui file une médaille et moi j’ai accouché pendant 36 heures, ouais TRENTE SIX HEURES (avec plein de majuscules) !!!! Bref, je suis d’accord : les athlètes n’ont pas à ramener leur fraise là où nous on produit des performances pareilles en toute modestie, et sans aucun entraînement préalable encore… Fillettes !
Joana 19 Oct 2016 - 12:23
Nan mais voilà, on est d’accord, nous aussi on veut des médailles. (36 heures ??.. ? GLOUPS.)
Léna 19 Oct 2016 - 1:17
Moi je porte une autre responsabilité, j’interiorise si bien que mon mari pense à moitié que j’ai pondu (en particulier la 2eme) aussi facilement que je vais faire pipi.
Sans deconner, j’arrive à la mater après une bonne journée de contractions et j’interiorise encore si bien que la SF m’examine pour la forme avant de me renvoyer chez moi »ah oui, vous êtes à 6 quand même »… Quand moins de 2h après sans péridurale je sors ma fille de là sans un cri, ce n’est pas que je n’ai pas mal mais que je souffre tellement que je me suis cachée tout à l’intérieur de moi.
Alors oui, je porte ma part de responsabilité aussi, parce que je vis mieux ma détresse seule( mon mari est présent à la naissance mais sur sa chaise à 5metres de moi, plus près pour le premier s’il m’avait encore donné du « vas y pousses » je le trucidais, genre, je suis en train de faire quoi)…
Joana 19 Oct 2016 - 1:31
Quand je parlais de part de responsabilité, je voulais dire justement, communiquer sur la difficulté de l’accouchement, pas faire comme si tu étais allé faire du shopping ce jour-là et que tu t’étais dégotté un bébé plutôt qu’un manteau quoi. Après ça oui, à chacune sa manière de vivre la douleur. Et je conçois parfaitement que ça soit dans le silence le plus complet. Je crois que je parlais plutôt de la manière de présenter la chose par après, qui est souvent très réductrice. Mais je t’admire, j’avoue. W A R R I O R
Agnès 19 Oct 2016 - 1:27
Pour mon 2eme accouchement, j’ai accouché seule chez moi avec un mari a 4mètres qui cherchait tant bien que mal le numéro des pompiers en citant du violet au vert en passant par le bleu.tt est allé trop vite. Mon fils de 2 ans était dans la pièce d’à côté, c’est bête mais je me disais qu’il fallait pas que je crie trop pour ne pas l’effrayer. Je l’ai sortie seule et j’ai eu la trouille de ma vie. Quand j’ai raconté mon accouchement autour de moi les différentes réactions ont été : ma mère et ma sœur: ho mon dieu !! Ça va?? Tu te sens bien??
Les 3/4 des autres : mais c’est génial!!!! GÉNIAL???? je ne vois pas en quoi ? Ou le « comme à l’ancienne », alors la en général je répondais heu à la préhistoire tu veux dire ? Non parce que nos grand mères accouchaient chez elle certes, mais avec de l’aide ou quelqu’un pour les aider à pousser, les rassurer, ou simplement leur essuyer le front! Moi à part la sueur du pompier paniqué qui est arrivé après je n’ai rien eu de tt ça! Le regard de mon mari a changé , je vois dans son regard qu’il est fier de moi, je suis sa guerrière comme il le dit souvent! Il n’en reste pas moins traumatisé! Alirs, Moi aussi je veux une médaille!! Et si les hommes pouvaient porter les enfants et accoucher, je pense que l’on serait 3fois moins nombreux sur terre! Quand on voit l’agonie pour une gastro ou un simple rhume…. Je suis enceinte de 5mois et demi, j’avoue que j’appréhende mon accouchement. J’attends un peu mais il va falloir en parler avec ma gynéco je pense. Même si c’est « GENIAL », je ne me vois pas remettre ça…. affaire à suivre donc!!!
Cathy 22 Mai 2017 - 10:23
J’ai accouché aussi seul chez moi de mon troisième enfant !
C’est vrai que ce qui me choque ce sont les réactions sur ma folle histoire.
Le commentaire le plus ahurissant (mon mari étant le premier à le dire):
» Ah bah au moins t’aura pas eu à attendre à la maternité, à passer par le monitoring et à attendre de savoir si l’anesthésiste est disponible. T’auras pas eu mal longtemps en plus. »
C’est vrai, il n’y a eu que 45 mins entre ma première contraction et l’arrivée de bébé.
Mais jamais je n’ai souffert autant, j’ai eu peur surtout quand bébé n’a pas réagi tout de suite, je m’en suis voulu de crier sachant que ma puce de 6ans était là et en plus j’ai pourri la peinture des mur et mes serviettes!
Je suis fière de moi et mon mari aussi mais pour sur on s’arrête à trois enfants.
Célia 19 Oct 2016 - 1:41
Et on en parle de ces femmes qui te réponde « ah oui? » quand tu leur as dit que tu as vraiment bcp souffert dès les 1ère contractions? Et celle qui considère que tu n’as pas vraiment accouché car au bout de 8h de contractions, tu as eu une césarienne en urgence?
Joana 19 Oct 2016 - 2:22
@celia MOUHAHAHAHA, « celle qui considère que tu n’as pas vraiment accouché » ?. Nan mais plus sérieusement, oui, on en parle. Je voulais caser cette phrase quelque part mais ça n’allait pas dans ma dernière version : « Et ce n’est pas une compétition, que t’aies souffert une heure, douze, ou vingt-quatre, tu mérites d’être félicitée pareil. » Mais tu as trop raison, et oui, je vais l’insérer quelque part, parce qu’elle est importante.
AudeInAriège 20 Oct 2016 - 7:05
C’est marrant mais pour moi c’est l’inverse ! Je travaille dans un univers uniquement masculin (de la maintenance en station de ski, des gros moteurs, des grands pylônes, du cambouis et des 20 000 volts avec des mecs, que des mecs, et qui aiment être des costauds). Le fait que je fais le même boulot ne les perturbe pas, par contre le reste du monde est souvent admiratif. Mais maintenant, j’ai accouché de mon petit, et je suis devenue une balaise pour eux, ils me disent tous comment ça a l’air affreusement dur, m’ont demandé plein de détails, et avoué qu’eux ils croyent qu’ils ne pourraient pas.S’ils avaient une médaille je l’aurais. Je me sens très fière face à eux d’avoir fait ce petit humain. Depuis ils essayent de me couver, alors qu’ils n’en avaient quasiment jamais ressenti le besoin! Ils ont aussi beaucoup commenté les accouchements de leurs femmes respectives, en soulignant le côté méritoire (45 points). Je dois avoir du bol …
Joana 20 Oct 2016 - 10:19
Ah bah oui, Aude, ils sont top ces collègues dis-donc !!! Je crois que finalement, les gens se rendent compte de la difficulté, mais que ça tombe souvent aussi dans la « banalité », dû au fait que ben on fait des bébés depuis la nuit des temps, et on va pas en faire un plat quoi. Alors que ça reste un évènement exceptionnel ! C’est cool que ça existe des gens comme tes collègues, il nous en faut plus ! 🙂
AudeInAriège 20 Oct 2016 - 6:37
C’est tout à fait juste ce que dit Joana, de la plupart des gens je ressens plus une impression de banalité. Alors que c’est tellement particulier ce moment de douleur presque consentie. Et oui ils sont supers mes barbus, je les échange pas !!! Je croyais qu’ils étaient plus nombreux …
Clem 20 Oct 2016 - 10:31
Ça me rappelle une séance de préparation à l’accouchement à l’hôpital où un gynéco nous expliquait les méthodes pour atténuer la douleur, en particulier la péridurale, qui ne peut se poser que quand le col est au moins à 2 cm etc.. Je demande naïvement, on sait jamais : « Et avant les 2 cms, si on a mal est-ce qu’il y a des moyens de soulager la douleur ? » Réponse du jeune homme médecin « non, avant de tout façon ça ne fait pas mal » –> éclats de rire des Mamans de la salle…!!!
Sinon mon accouchement a été vraiment douloureux les premières heures, puis la péridurale m’a apporté un énorme soulagement j’ai refait surface… Au final je dirai que je garde encore plus de souvenirs de douleurs et d’épuisement total les 3 semaines qui ont suivi l’accouchement, à cause de la fatigue, de vomissement-nausées qui ont commencé 3 jours après l’accouchement et qui m’ont « tuée », + ensuite des crevasses à faire pleurer lors de l’allaitement… La période la plus difficile physiquement de ma vie, et là encore à part qqs proches, peu d’intérêt et de vraie compréhension de ce que j’ai enduré..
Nananere 21 Oct 2016 - 2:23
Honnêtement, le regard des collègues et copains, je m’en fiche. Chacun a sa propre perception de la douleur, de l’événement, aussi magique et épuisant qu’il soit. Ce qui a compté pour moi, ça a été le regard de mon mari qui a vraiment changé depuis la naissance de notre enfant. Et moi je ne peux être que fière de lui, qui m’a soutenue de tout son long dès le début! Mon accouchement a été (trop) long, 35h si je compte depuis le début des petites contractions. Mais quand le vrai travail a commencé, qu’il a fallu me soutenir, faire une pause, m’aider à me positionner, à m’étirer… Mon homme était là et je n’aurai pas du tout vécu la naissance sans lui. Certains hommes arrivent à s’impliquer dans la naissance de leur enfant, mais il faut aussi leur donner la place.
Même s’ils ne vivent pas la douleur, mon mari a vécu un moment atroce quand à la fin, alors que la péridurale n’a pas fonctionné car je ressentais toutes les contractions, que j’avais envie de gerber, mais que j’étais paralysée au lit, il ne pouvait plus me soutenir car la douleur a tellement débordé, je me renfermais totalement dans mes douleurs. J’avais l’impression que j’allais mourir, j’avais envie de tuer la SF qui me disait de patienter, et mon mari a encaissé cette phase atroce. Il s’est senti tellement impuissant que c’était affreux pour lui.
Il a tout vu lors de l’expulsion alors qu’il aurait préféré ne rien voir, ça l’a traumatisé. Il en a fait des cauchemars pendant des lustres.
Mais surtout et le plus important, il a aussi toujours été là pour notre fils et moi. Il me soutient toujours à toute épreuve. Et même s’il ne ressentira jamais ce que j’ai vécu lors de l’accouchement, il était là et il a tout fait pour m’accompagner.
Les gens félicitent car c’est conventionnel… Mais qu’ils le vivent ou non un jour, ils ne le percevront jamais de la même manière que les parents eux-mêmes. Chacun a son propre aspect affectif, son histoire, sa sensibilité.
Je suis parfois jalouse quand des copines me disent que leur accouchement s’est super bien passé. Mais je me dis que le mien aurait pu être pire, et que, de toute façon, c’est comme ça, c’est notre histoire propre à nous qui inclut ce chapitre. J’aurais peut-être préféré ne pas ressentir les douleurs avec une péri fonctionnelle, mais peut-être que ça ne m’aurait pas aidée à pousser comme je l’ai fait, où j’ai tout donné et ce moment d’expulsion était superbe pour moi car j’ai ressenti une réelle délivrance.
Désolée pour le roman…. 😉
Joana 26 Oct 2016 - 2:56
@nananere je suis 100% pour l’implicartion des papas dans le projet de naissance et l’accouchement, et tout ce qui suit d’ailleurs ! C’est super que ton homme ait été là pour toi, le mien aussi, et je ne sais pas si j’aurais réussi sans lui en fait. Ce que j’ai voulu dire, c’est que le vrai acteur (la vraie actrice en l’occurence) ça reste toi ! Ce bébé, tu peux être accompagnée de mille sage-femmes, cinquante maris, et trente-six frères et soeurs, ça restera toi qui le sortira (objectivement et physiquement). Je ne veux pas dire qu’un homme ne sert à rien, je veux juste nous lancer des fleurs, quoi ! 😉
Ruby 28 Oct 2016 - 11:35
Premier bebe …A 1h du matin contractions, a 10h on va à la maternité a 12h on me pose la peridurale a 18h dilatée a 10 on me dit d’attendre encore 2h que le bébé descende dans le bassin… ok. … a 20h je commence a pousser et on me dit toutes les 5 minutes qu’on voit la tête … a 21h40 ma fille est sur moi. (Autant dire qu a la fin je n avais confiance qu’ en mon mari quand on m’a dit que la tête était sortie le pauvre il a du aller voir pour confirmer )… résultat…. un coccis déplacé et une maman traumatisée. … heureusement ma fille n a pas souffert d être restée coincée 2h….
Moi aussi je veux des médailles des coupes et des haies d honneur !
Ruby 28 Oct 2016 - 1:16
Merci ! Mdr moi aussi j admire toutes les mamans du monde entier ! Parce que oui ca fait mal et non on oublie pas :’D
Savy 31 Oct 2016 - 2:38
Oh là là oui, ça me parle, quel souvenir! Je trouve qu’il n’y a pas de mots pour décrire les douleurs de l’accouchement. Elles te poursuivent avec leurs dents écharpées pour te réduire en bouillie, et pas un coin d’espace mental pour se réfugier! On n’en voit pas la fin et on se demande comment on a pu se faire ça à soi même :’O!
Mon accouchement s’est bien passé pourtant, 4 heures 40 (je me suis réveillée à 1h17 et à 5h57, Savinette était sur moi), sans péridurale, papa et doula à mes côtés, aucune déchirure ou blessure.
Pourquoi je vous raconte ça? Parce que je suis persuadée que si ça s’est bien passé, c’est grâce à la doula (et aux cours prénataux!). Avoir quelqu’un qui aide, rassure, guide dans chaque moment de la naissance, t’aide à prendre les bonnes positions (j’ai accouché à genoux et retenu la Saviette pour pas qu’elle explose le matos) facilite grandement ce moment atroce. Comme dit @agnes -avec beaucoup d’ironie- le charme de à l’ancienne, mais avec la certitude que le personnel de l’hôpital ne va pas te laisser crever!
Au début j’étais partie pour une césarienne humanitaire mais ma sage-femme a tenté de me décourager en m’envoyant vers une organisations de doulas. Bien sûr j’ai d’abord pensé « saletés de hippies », en version moins charitable :D. Mais je me suis laissée convaincre (décision amèrement regrettée quand les fameuses saloperies de DOULEURS de merde sont arrivées!!). Elles m’avaient sorti une liste d’arguments intéressants: que les blessures sont occasionnées par le manque d’accompagnement, et que les naissances à domicile enregistraient 68 fois moins de déchirures. A ce jour, je ne sais pas d’où elle tiennent ces chiffres mais ça sonnait vachement convainquant.
Donc si je peux recommander quelque chose aux futures mamans angoissées qui vous lisent (comme moi il y’a quelques mois!) c’est d’embaucher une doula si votre mutuelle ou finances le permet. Avoir une femme qui sait comment ça se passe, où tu en es, qui te masse et appuie aux bons endroits, te dit à chaque contraction à quel point tu es forte et impressionnante, ça a fait la différence pour moi!
Joana 02 Nov 2016 - 12:16
Merci @savy pour ce retour ! Je n’avais jamais trop entendu parlé de ces doulas avant que Juliette n’en parle un jour dans son article (sur le placenta je crois ?). Bref, je me demande, c’est quoi la différence entre un accompagnement par une doula ou une sage-femme libérale disons ?
Savy 31 Oct 2016 - 2:39
PS: très jolie photo! C’est toi Joana? (je ne connais pas tes tatouages)
Joana 02 Nov 2016 - 12:19
Merci @savy et non, ça n’est pas moi sur la photo, et ça n’est pas une photo que j’ai prise non plus ! (J’ai parlé de mon tatouage dans un autre article ici si ça t’intéresse !)
Savy 03 Nov 2016 - 1:06
@joana Re!
J’ai lu ton article sur le tatouage, je l’ai trouvé très chouette. Je suis de plus en plus fan de votre blog! Il faut d’ailleurs que j’aille relire celui sur les poussées de croissance, je crois que la pepette nous en fait une…
Alors doula et SF, c’est deux métiers complètement différents. La SF a une formation médicale et est autorisée à réaliser des actes médicaux lors de l’accouchement. Je ne sais pas comment ça se passe si tu as ta SF libérale qui te suit à l’hôpital. Doivent elles s’entretuer à l’épée pour décider de la/lesquelles t’assitera/ont? J’imagine que la SF libérale c’est plus pour celles qui ont décidé d’accoucher à la maison. Ici en Suède l’Etat paie les SF libérales pour celles voulant accoucher à la maison. Il y’a plein de conditions, ça dépend des régions, je crois qu’en général c’est à partir du deuxième bébé + que ni la maman ni l’enfant n’aient de conditions qui risquent de compliquer la chose.
On a pris une doula parce que j’avais très peur de l’accouchement. Son rôle c’est de masser, rassurer, faire l’intermédiaire entre toi et le personnel de l’hôpital si ton mari ne se sent pas ou s’est évanoui dans la procédure. La mienne m’a massée pendant des heures et m’a aidée à me décrisper à chaque contraction (tu te souviens sans doute qu’on nous dit d’être le plus détendues possibles mais dans la douleur, la détente passe au second plan lol!)
La doula n’est pas autorisée à retenir le bébé, du moins chez nous.
Savy 03 Nov 2016 - 1:09
(j’ai appuyé sur entrée trop vite) « retenir le bébé » = protection périnéale je crois que ça s’appelle. À côté, elle fait d’autres choses telles que venir voir les parents à la maison, entrainer la maman sur les positions de naissance et la respiration…et d’autres détails. On a beaucoup parlé hygiène naturelle, couches lavables et écharpes porte bébé avec la notre :).
Joana 03 Nov 2016 - 1:35
Ok je vois bien ! Ça a l’air chouette ! Oui, je pense que si tu es suivie par une SF libérale (donc pas le personnel de l’hôpital) c’est un peu pareil excepté que le jour de l’accouchement elle n’est pas là. Et puis bon, elle fait vraiment le suivi quoi donc tout se passe avec la personne que tu as choisie pendant la grossesse. Et non ca n’est pas simplement en cas d’accouchement à la maison. Je me permets de préciser au cas ou des gens nous lisent, c’est un vrai droit d’être suivie par quelqu’un d’extérieur et ca a l’avantage de ne pas te faire subir les horaires des différentes sage-femmes de l’hôpital. Quand j’ai accouché à Paris la première fois, j’ai eu à chaque visite une autre SF… pas super. Du coup j’ai vraiment trouve chouette d’être accompagnée par une SF libérale !
Savy 03 Nov 2016 - 4:52
Tu fais bien de donner des détails, je n’avais aucune idée que ça pouvait fonctionner comme ça. C’est très important d’apprécier sa SF donc oui, heureusement qu’elles proposent leurs services en libéral. Je suis sûre que plein de lectrices ont appris quelque chose comme moi!
Illiade 04 Nov 2016 - 12:35
Grosse responsabilité pour moi aussi. Mon homme m’a encensée auprès de tout le monde, pas de péri et tout et tout. Et moi j’ai dit que j’avais pas tant souffert, et surtout grâce à lui.
Le pire, c’est que c’est vrai ! Je nous retrouve dans tous les commentaires positifs. Il a été ma Doula looool.
Il a intérêt a assurer pour le 2eme quand il viendra. Si je souffre ce sera sa faute lol.
Cath 09 Nov 2016 - 10:34
Je fais partie des chanceuses lol ! Je me suis levée le 14 août dernier avec un petit mal de ventre, et comme on avait passé la soirée de la veille dehors, j’ai mis ça sur le compte d’un coup de froid ( à une semaine de mon terme … ). Avec ma moitié, nous avions prévu d’aller dans une grosse brocante à Sancerre avec sa famille, et pour celles et ceux qui ne connaissent pas le coin, ça grimpe sec !
Par acquis de conscience, j’ai quand même mis les deux-trois derniers trucs dans ma valise pour la maternité avant de partir ( valise préparée 3 jours plus tôt ? ).
J’ai même regardé tous les combien de temps j’avais mal, c’était régulier mais bon … Et puis ma belle-mère m’ayant prévenu que je pouvais avoir de petites contractions quelques jours avant et qu’en plus pour ses trois loustics elle était pliée en deux dès le début, je ne me suis pas plus inquiétée que ça …
J’avoue, sur les coups de midi, lorsqu’on a déjeuné, ça commençait à être un peu gênant. Pas eu très faim d’ailleurs, mais une soif énorme ! Avec 35 degré, rien d’étonnant …
Enfin bon, on est rentré vers 14h30 chez nous, tout le monde me trouvant de plus en plus pâle. Et nous sommes partis à la maternité à 15h30, parce que franchement, je commençais à avoir « un peu mal ». Et sitôt arrivée, salle de travail puisque Boubou pointait déjà le bout de son nez ! Plus le temps pour la péridurale, et la seule pensée qui me soit venue lorsque le sage femme m’encourageait pour la dernière poussée, c’est « je vais lui dire qu’on va remettre ça à plus tard, j’en peux plus » ?
Mais comme il paraît que ce n’est pas possible, j’ai continué lol et mon petit chat est arrivé après une heure et quart de travail à tout casser !
Joana 10 Nov 2016 - 2:21
Waouh Cath, quel parcours de rêve ! Tu dois avoir une production d’endorphine de malade mental ! Moi je me souviens avoir crié à Marcio pour mon premier « On annule le bébé », genre finalement, c’était une erreur, on était bien comme était, le CTRL+Z de la vie quoi. 😀
Cath 10 Nov 2016 - 5:12
@joana l’abus de chocolat peut-être, pour les endorphines ?
Loïs - Les Bijoux de Loïs 11 Nov 2016 - 10:00
Ton texte est magnifique, bravo !!! C’est tellement ça !!!
Mon mari a vraiment été un champion, il m’a soutenu d’une manière de ouf, et pour lui c’était « on a accouché » et « on allaite ». Après c’est sûr que nos rôles n’ont pas été comparables … ma meilleure amie qui a accouché 1 mois avant moi m’a offert une très belle écharpe parce que justement j’avais géré (aussi bien que les cocktails t’as vu !) et cette attention (que personne d’autre n’a eu) m’a fait tellement plaisir <3
C'est vrai que c'est quand même frustrant pour nous que les hommes ne puissent pas savoir par quoi on passe …
Pour Numéro2, si tout va bien ce sera un accouchement à la maison, et j'ai hâte d'accoucher, hâte de faire cette nouvelle expérience j'avoue ! 🙂
(j'avais pas dit dans mon précédent com' que j'allais me coucher moi ?!)
Joana 14 Nov 2016 - 10:30
Haaaan Loïs tu vas accoucher à la maison ! Mais comme c’est trop bien ! J’aurais trop aimé avoir cette expérience. Qui sait pour le prochain (quoi ? qui a dit ça ?!) Sinon merci, ça fait chaud au coeur que le texte te parle. Moi aussi j’ai une amie qui m’a fait un cadeau à moi pour la naissance de Paco et c’est vrai que c’est supra touchant ! Une écharpe aussi ! Bises et bon courage pour la fin de la grossesse. Tu nous raconteras ton expérience j’espère ?
Loïs - Les Bijoux de Loïs 14 Nov 2016 - 9:19
Mais ouiiiii ça va être dingue !! J’aimerais bien en parler quand ça sera passé (si ça se passe, car il y a quand même des chances que je sois redirigée vers la mat’ si moindre souci), mais je ne sais pas trop où … sur mon blog je crois que ce n’est pas trop l’endroit …
Mais en tout cas si tu peux tenter l’expérience (bon ne fais pas le 3ème pour ça uniquement) je crois que c’est à vivre ! 🙂
Joana 15 Nov 2016 - 9:43
@lois-les-bijoux-de-lois on a une section « Témoignage » tu sais.. 😉 Moi je serais très contente que tu racontes ça ici en tout cas !
Lucie 16 Nov 2016 - 2:16
Demain, ça fera tout juste un mois que j’ai accouché ! Depuis ce moment, je me dis souvent que les femmes étant passées par-là ont dû faire un pacte pour ne pas divulguer la réalité et ne pas faire peur aux futures mamans ! Et pourtant j’en ai bouffé du baby-boom à gogo ! Je me sentais ultra prête ! Même pas peur ! Et c’était le cas jusqu’au moment de partir en césarienne. En fait je crois qu’on ne peut pas réaliser tant qu’on ne passe pas par là. Du coup (même si je suis au bord des larmes) cet article me fait énormément de bien ! Je me sens parfois injuste quand je rabâche à mon mari que « je ne crois pas que tu réalises mais j’ai accouché et j’ai « sacrifié » mon corps que je ne reconnais plus… et blablabla » alors qu’il a été parfait et est un super papa, le meilleur soutien !
Alors merci de nous rappeler que nous sommes exceptionnelles, ou au moins l’avons été à ce moment là 😛 !!
Joana 16 Nov 2016 - 4:06
Lucie, ton sentiment illustre parfaitement ma motivation initiale pour l’écriture de cet article. Moi aussi je me suis retrouvée complètement retournée par l’expérience ; moi aussi je me suis sentie bien seule dans mon ressenti du moment ; et moi aussi j’ai un compagnon génial qui a été là à 200% pour moi. L’accouchement est un moment tellement spécial… Je trouve qu’il faudrait que plus de personnes le sachent, pour qu’on ne sente pas ce décalage entre notre vécu et la perception que les autres s’en font ! Désolée pour les larmes et merci d’être là. Tu es exceptionnelle ! :-*
Ad-el 02 Mar 2017 - 4:04
Il y a aussi des femmes qui mentent, comme si elles ne voulait pas te faire peur ou qu’elles ne se sentaient pas le droit de se plaindre , puisqu’elles ont eu un bébé en bonne santé . J’ai une copine qui me raconte le truc sur facebook , avec plein d’emoji petits coeurs, soleils smileys, » que du bonheur » « c’est pour la bonne cause » blablabla etc … en fait ça a duré 36 heures , forceps , épisio gigantesque , hémorragie , péridurale qui marche plus , découpage à vif . Alitée pendant un mois après , plus moyen de se retenir de faire pipi, descente d’organes, baby blues , trouble post traumatique : « que du bonheur quoi « . Mais vu qu’elle ne ressent aucun soutien de sa famille ou de son mec sur le mode « estime toi heureuse et c’est pour la bonne cause » , et bien elle est très seule avec un énorme sentiment de culpabilité parce-qu’elle est en souffrance et qu’elle n’arrive pas à être heureuse . Oui un homme subirait ce genre de choses , ou même une femme dans n’importe quelle autre circonstance (accident, maladie etc) tout le monde reconnaîtrait qu’il ou elle a besoin de soutien psychologique, a subit quelque chose de terrible, est traumatisé . Mais si c’est un accouchement alors … R.A.S. que du bonheur.
Joana 10 Avr 2017 - 10:11
Exactement @ad-el ! Tu minimises à fond parce que tout le monde attend que tu sois juste remplie de bonheur. En plus le sujet est ultra tabou, puisqu’il touche à l’intimité, qui plus est celle de la femme.