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Faire le choix de l’allaitement maternel

19 réponses • 8 min • • 04 Fév 2016

Difficile de passer par une grossesse sans que ne se pose la question de l’allaitement maternel. Et j’écris bien « se pose » car la question ne vient pas toujours de toi.

Mise en garde donc, mesdames et mesdames : ceci n’est pas un énième article pro-allaitement/ anti-biberon, mais simplement un article sur ce qui peut motiver, ou démotiver, de faire le choix d’allaiter.

De l’importance de choisir.

Je ne me suis vraiment posée la question de l’allaitement que très tard : allaiter est quelque chose que je souhaitais pour moi et mon enfant, mais plus parce que ça correspond à mon caractère et ma nature, finalement, que parce que j’avais réellement pris le temps de peser le pour et le contre.

Et puis, j’ai eu des cours de préparation à la naissance qui parlent du sujet, j’ai lu des livres sur la grossesse et la naissance, et je me suis rendue compte que tout ce que je pouvais apprendre faisait finalement plus que me conforter dans mon choix : ça me faisait sentir une bonne mère. Comprendre, une mère meilleure que les autres.

Et c’est là où le bât blesse.

On n’est pas moins bonne maman parce qu’on n’allaite pas ! Ce qui serait pire je pense, et c’est je pense un peu le revers de la médaille à tous ces discours pro-allaitement maternel, ce serait de choisir d’allaiter sans en avoir réellement envie. Les bienfaits de l’allaitement maternel valent-ils ce que peut ressentir un bébé mis au sein à contre-cœur ? On parle encore souvent du sentiment d’attachement et d’amour développé par une mère allaitante pour son enfant ; à ton avis, c’est quoi le genre de sentiments qu’une mère développe pour son enfant quand l’allaitement est perçu uniquement comme une corvée ?

Tout ça pour dire, il faut bien distinguer son éventuelle envie de nourrir son enfant au sein ou pas, et la séparer un peu de tous ces discours 100% pro-allaitement maternel que l’on peut entendre au cours de cette période, parce que faire le choix de ne pas allaiter ne devrait être source de culpabilité pour aucune mummy en devenir.

Voilà c’est dit.

Entrons maintenant dans le vif du sujet, et laisse-moi d’ailleurs commencer par te dire que l’allaitement maternel, contrairement à ce que madame LLL va te vendre, ça n’est pas que arcs-en-ciel et licornes dorées.

Les discours ultra-tranchés du genre, l’allaitement c’est le bonheur, ça fait pas mal, ça résout tous tes problèmes et ceux de ton bébé, on en parle ?

Meuf, si t’y as eu droit, sache que ça n’est pas vrai.

Allaiter au début, ça fait mal. Quand tu allaites, il se peut que tu te sentes seule face à la malédiction des sales nuits. Quand tu allaites, difficile de faire la moindre sortie sans amener ton enfant avec toi. Quand tu allaites et que tu tiens à ton allaitement, tu portes sur tes épaules le poids de la bonne évolution de la courbe de croissance de ton bébé, et tu es seule responsable de la satiété de ce dernier. Enfin allaiter, ça pompe dans tes réserves et ça fatigue, oui. Allaiter, c’est se sacrifier un peu aussi.

Loin de moi l’idée de te décourager. Vraiment, très loin. Seulement, je pense qu’il est naïf de vouloir convaincre les futures mamans avec une vérité édulcorée (sauf si tu veux les voir abandonner au bout de deux semaines et raconter à toutes leurs copines comment l’allaitement c’est la misère). Il faut choisir en sachant à quoi s’attendre, et la vérité c’est que ça n’est pas toujours facile.

Mais heureusement ça vaut aussi le coup.

Ce paragraphe qui suit est je pense, bon à prendre pour celles qui comme moi sentent déjà une envie d’allaiter. Ou celles qui se cherchent encore. Tu l’auras compris, l’idée n’est pas de te faire sentir mal* si tu ne te vois pas comme la vachette personnelle de ta progéniture,** n’empêche, on ne peut pas non plus cracher sur ce qui se trouve être un mécanisme magnifiquement élaboré et complètement rodé, alors, permets-moi…

* Sauf si ta seule raison pour ne pas allaiter est parce que t’as honte de faire ça en public. Beeeeup, mauvaise excuse. Il faut bien que des femmes fassent bouger les mentalités au bout d’un moment (merde) !
** Il doit y avoir également plein d’avantages à donner le lait d’une vraie vache à son enfant – là tout de suite, j’imagine que les mamans libérées de la pression « Je suis responsable de nourrir mon enfant ! » doivent être un poil plus relax. Et puis on peut re-boire du vin, ne soyons pas langue de bois !

Je ne vais pas m’attarder, sans doute que tu sais déjà que le lait maternel, c’est bon pour ton petit :

  • Les premiers jours, ce que tu produis s’appelle du colostrum.
    Et il paraît qu’à l’heure actuelle rien ne remplace ce délicieux nectar pour ton bébé. Cette boisson bourrée de protéines et de sels minéraux évite à ton nouveau-né la déshydratation, ce qui a pour autre conséquence la limitation de la déperdition de chaleur. Pas mal. Bon début.
  • Et puis il y a la construction des défenses immunitaires.
    Vois-tu la nature est bien faite : quand ton bébé sort de ton corps, il passe d’un milieu complètement stérile à un milieu qui ne l’est pas. Sauf que, en se frottant par exemple à tes parois vaginales, puis surtout à ton anus pullulant de microbes intestinaux (ben oui), les germes qui s’empressent de prendre possession des lieux sont ceux situés aux endroits sus-décrits, soit, des bactéries connues de ton corps (en plus d’autres avantages que ces bactéries présentent à inonder ton bébé). Et il se trouve ton corps, cette machine parfaite, produit les anti-corps qui correspondent. Ha ! Autrement dit, l’accouchement permet à ton enfant de se remplir principalement de germes dont les anti-corps sont fournis dans le lait dont il sera nourri. Et ce mécanisme continue dans les mois qui suivent : une bactérie chez le bébé, provenant de sa maman, viendra toujours accompagnée l’anticorps qui va bien. Fascinant, oui je sais. Ça ferait un excellent Disney.

Les bienfaits de l’allaitement d’un point de vue purement médical, ne se limitent sans doute pas aux deux points précédents, mais permets-moi de ne pas faire une liste exhaustive, merci. Pour quelqu’un qui n’a pas fait médecine, je trouve que c’est déjà pas mal.

Venons-en donc aux aspects non-médicaux : les savants des bébés disent que donner le sein est une façon de tisser un lien spécial avec ton enfant. Dires que je confirme : ces moments, même s’ils peuvent paraître interminables longs parfois, sont un super moment câlin, l’occasion pour chacun de fourrer son nez dans la peau de l’autre, d’être on ne peut plus collé, de ne refaire qu’un seul, bref, de re-scotcher un peu ce fichu cordon coupé à la naissance.

Ensuite, je disais plus haut que tu es responsable de la satiété de ton enfant et de la bonne évolution de sa courbe de croissance, et c’est vrai. Seulement, « responsable » ne signifie pas pas seulement que « c’est toi qui t’y colle ». Et dans ce cas précis, quand ça fonctionne, ça signifie aussi « c’est moi qui l’ai fait » : ton enfant grandit, grossit, et se développe tous les jours un peu plus, et tout ça, en n’ingérant que le seul lait que TU as produit. Moi je dis bravo.

J’ai donc allaité.

Et j’ai eu la chance que la mise en route se fasse relativement facilement, si on oublie ces moments où tes seins en une seule nuit grossissent de l’équivalent de ton ventre en neuf mois. J’ai encore eu la chance d’avoir Internet, qui a ainsi pu m’informer de l’existence de pics de croissance.

Bref, un allaitement qui se passe. Pas de folie passionnelle pour l’activité, pas de flemme particulière non plus.

Et puis un jour est arrivé le moment de retourner travailler. Moi qui pensais que ce moment rimerait avec arrêt de l’allaitement, je me suis surprise à me commander un tire-lait. Mais la suite de cette histoire, c’est pour un autre article parce qu’il est déjà tard.

Alors pour finir sur quelque chose, j’aimerais dire que toi qui me lis, je ne sais naturellement pas quel sera ton choix, ou celui qu’il a été. Dans tous les cas si tu allaites, sache que t’es une warrior, ouais c’est moi qui te le dis. Et c’est du respect que tu mérites, et pas de discours disant que tu te la coules douce sous la couette à écouter du Chantal Goya avec ton Bisounours de bébé.

Être maman prend du temps, on publie quand on peut. Le mieux, pour te tenir au courant de la publication d'un nouvel article, c'est de nous donner ton mail dans le petit espace, là, tout en-bas. Tu peux aussi nous suivre sur Facebook, et dans ce cas c'est sans garantie que nos dernières tribulations apparaissent dans ton feed – mais on s'y marre bien quand même.

04 Fév 2016

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Réactions

  1. 9 mois sans alcool (au moins) - The Baby Factory
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    pauline 04 Fév 2016 - 11:11 Répondre

    JAIMMMMEE! merci pour cet article, j’ai allaité exclusivement le 1er mois, puis je donnais le sein / tirais mon lait et le donnais au biberon car mon bébé était devenu feignant suite à l’introduction du biberon.
    J’en ai chié, j’en ai pleuré de voir sa courbe stagnait, j’ai eu une pression pas possible et j’ai eu l’impression de revivre en arrêtant tout ça et en donnant le bib avec du lait en poudre.
    J’espère mieux faire pour le 2ème, je rêve toujours de l’allaitement long.

    • J

      Joana 04 Fév 2016 - 3:13

      Pauline, accroche-toi, courage ! Pour le deuxième ça ne peut que mieux se passer !! En tout cas je te le souhaite ! Bravo pour tes efforts.

    • J

      17 Mai 2016 - 11:59

      Il faut effectivement faire très attention avec le biberon si on veut continuer l’allaitement, et éviter de le proposer trop tôt, voir pas du tout pour les plus courageux : c’est possible très tôt de faire boire le lait de maman dans un verre.

  3. B

    Barbara 04 Fév 2016 - 2:14 Répondre

    Bien d’accord dans le fond avec ton article… Je tire mon chapeau aux femmes qui allaitent. Mais, étant une maman non allaitante, par choix, je lis dans ton article des mots qui pourraient laisser penser (alors que je n’imagine pas que ce soit le fond de ta pensée) qu’une mère ne faisant pas le choix de l’allaitement maternel serait une moins bonne mère préférant son confort (ou un bon verre de vin) au bien-être de son enfant ! Une tribune dans Libé parue hier résume bien mon point de vue sur le sujet (bit.ly/1K0i7jK). Il ne faudrait pas séparer les mamans en deux camps et amener les femmes qui font le choix du biberon à devoir se justifier.

    • J

      Joana 04 Fév 2016 - 3:12

      Barbara, évidemment que je ne cherche pas à faire culpabiliser les femmes qui n’allaitent pas. Et quand je parle de début plus relax, ou de verre de vin, ça n’est pas péjoratif (si tu me connaissais tu saurais !) ; je pense que le bien-être de la maman est aussi directement lié à celui de l’enfant et a donc toute son importance dans la décision. Je t’invite d’ailleurs à lire l’article de Juliette en suggestion à la fin de celui-ci, où elle explique comment elle a choisi d’arrêter son allaitement pour ne pas nuire à son bien-être à elle. Et je pense que c’était la meilleure chose à faire. Sinon pour être honnête, j’ai mis ça car c’étaient les premières choses à me venir à l’esprit, mais je suis toute ouie s’il y en a d’autres.
      Ensuite, l’autre problème est que, objectivement, le lait maternel est meilleur pour un bébé, si je ne me trompe pas. Je comprends que ça puisse être culpabilisant de lire ses bienfaits quand on a choisi de ne pas allaiter, mais je pense que ce serait dommage aussi de les passer sous le tapis sous prétexte de ne vexer personne. C’est rigolo, je viens d’avoir une petite discussion sur Facebook avec une lectrice en commentaire du partage de cet article, discussion que je t’invite à rejoindre, où je pointe du doigt l’extrême fragilité entre la nécessité indéniable de promouvoir l’allaitement maternel, et le problème de sur-valorisation des allaitantes à la différences des femmes qui donnent le biberon. Et oui, pour terminer, j’ai lu cette tribune sur Libé et j’ai même partagé le lien sur la page ; je soutiens ces femmes qui vivent mal le fait de donner le biberon à leur enfant (à cause notamment, de toute la promotion de l’allaitement maternel « mal » faite), et je trouve que ça n’est pas normal de les culpabiliser. Mais une fois de plus, c’est important aussi de savoir que le lait maternel c’est quand même bon pour ton enfant et il faut pouvoir le dire, la France étant assez mal placée en terme de taux d’allaitement maternel finalement comparé à d’autres pays.

  4. o

    olympiabydiane 04 Fév 2016 - 7:57 Répondre

    Très intéressant, merci pour toutes ces infos !!

    • J

      Joana 04 Fév 2016 - 9:57

      Mais de rien !

  5. M

    Muriel 05 Fév 2016 - 7:05 Répondre

    Pour ne pas avoir allaité ma fille,je confirme que c’est une question de feeling! Et aucune culpabilité de lui avoir donné le biberon,je ne vois aucun reproche dans cet article où je perçois bien ton opinion!
    L’allaitement est clairement un choix et le fait de ne pas le faire pour ma part était la fatigue que ça engendrait et que je voulais récupérer mon corps dans sa totalité! Je m’étais dit que peut-être que j’essaierais pour le deuxième mais pour avoir lu plusieurs articles pour m’informer,vu mes amies allaiter,l’envie n’est toujours pas là,donc je pense réellement que ce n’est pas pour moi!
    Par contre,je suis très admirative de celles qui allaitent,les débuts demandent effectivement beaucoup de persévérance dans une période de début de vie de bébé pas forcément évidente!
    Merci pour cet article en tout cas!

    • J

      Joana 05 Fév 2016 - 9:29

      Ah Muriel, ton commentaire me fait plaisir si tu savais ! Hier soir je pensais que c’était vraiment impossible de discuter du sujet sans vexer quelqu’un. Tu me redonnes espoir !

  6. B

    Barbara 05 Fév 2016 - 11:43 Répondre

    Joana, pas facile en effet d’aborder ce sujet sensible… qui touche à notre désir d’être une « bonne mère ». Plutôt que de « promotion », je pense que l’enjeu est justement de dépassionner le débat et d’informer et sensibiliser au mieux les mamans, sur les bienfaits de l’allaitement maternel, mais aussi sur le fait qu’il n’y a aucun danger à donner le biberon. Ensuite libre à chacune de choisir ce qui lui convient le mieux, pour elle, son enfant et le tout en accord avec le papa ! Enfin, je pense que la très faible durée de notre congé maternité en France n’aide pas à encourager l’allaitement maternel…

    • J

      Joana 08 Fév 2016 - 10:00

      Effectivement, tu as raison, le débat doit être dépassionné, et oui, ce sujet est délicat car il touche à notre désir de faire au mieux pour nos enfants. Bien naturellement, le lait de chaque mammifère est adapté aux petits de ce mammifère. Du coup, le lait humain est particulièrement adapté aux petits de l’humain, et le lait de vache est plus adapté aux veaux. Il n’y a pas de danger à donner du lait de vache à un enfant, bien sûr que non, mais nous sommes des animaux différents, avec des priorités de développement différentes, et le lait humain est donc meilleur pour un bébé d’homme.
      Pour ce qui est du congé de maternité, il est effectivement très court et peut expliquer que beaucoup de femmes n’allaitement plus passés les 3 mois de leur enfant ; mais pour moi, il ne peut à lui seul justifier le faible taux d’allaitement des nouveaux-nés constaté en France.
      Une fois de plus, je ne jugerai aucune maman décidant de ne pas allaiter, chacune à ses raisons, qu’il faut respecter parce que si c’est un choix de la maman, c’est que c’est le bon. Mais il faut être sûr que ce choix ait été fait en connaissance de cause, voilà tout. De toute manière, des différences vont continuer à se faire tout au long de l’enfance, il y a l’alimentation au-delà du lait, les principes éducatifs appliqués, etc. Chacun a son avis sur ces sujets et chacun fait du mieux qu’il peut.

  7. L

    Loïs 09 Avr 2016 - 9:46 Répondre

    Pour moi, c’était juste une totale évidence d’allaiter. Il était même hors de question que je n’allaite pas, impensable. (J’avoue, ma maman est consultante en lactation, je me suis prête fait un peu influencer lol)
    Et malgré ses mises en garde – l’allaitement c’est pas toujours tout beau tout rose toussa toussa – j’étais tellement sûre que tout allait bien se passer …
    Et BONJOUR la grosse claque à l’arrivée de l’enfant ! Il a mis 12h avant d’émettre la volonté de prendre le sein (et pourtant, je lui ai proposé plusieurs fois), et après … Ça a été l’horreur. Il ne refermait pas sa bouche sur le sein, mais avait faim, donc hurlait. C’était un calvaire d’une demi-heure pour lui faire happer le sein, pour chaque tétée. Du coup, la montée de lait a vraiment tardé à arriver, donc baisse de poids trop importante … Moi qui voulais sortir au bout de 2 jours, je suis restée 5 longs jours à la maternité. Et comble de l’horreur, j’ai dû lui donner du lait artificiel. Ça a été l’échec de ma vie, je ne voulais surtout pas, donc ça m’a vraiment déçu de ne pas tenir la résolution que j’avais prise. Bon, les hormones n’aidaient pas, on est d’accord. N’empêche que du coup le Mini a repris des forces et ma montée de lait est arrivée (et d’ailleurs, je tiens à souligner que je n’ai RIEN senti du tout, c’était à peine visible). Avec le recul, et l’expérience maintenant, je sais que ça se passera bien différemment pour les suivants.
    Mais je suis TELLEMENT fière d’avoir persévéré pendant un long premier mois difficile (même si il était hors de question pour moi d’arrêter même si c’était dur), pour qu’aujourd’hui je l’allaite encore ! 🙂

    • J

      Joana 11 Avr 2016 - 10:03

      Oh je suis contente pour toi que tu aies réussi, et ça valait le coup !! Je trouve importants ce genre de commentaires, parce que ça me saoule de voir tous ces pro-allaitement te dire que c’est du bonheur en compote. J’ai même un jour vu un article qui disait explicitement qu’il ne fallait SURTOUT pas dire aux futures maman, qu’allaiter ça peut faire mal, etc. Je trouve ça ridicule, je pense qu’il faut savoir, mais qu’il faut surtout sensibiliser sur le fait que tout ça risque d’arriver, mais que malgré tout, ça vaut la peine !!!

  8. Les poussées de croissance, ou le truc dont j'aurais eu envie qu'on me parle avant que ça m'arrive – Baby Factory
  9. S

    SuperMommy 07 Sep 2016 - 5:40 Répondre

    Je trouve que c’est un peu simplifier les choses et voir ce qu’on veut bien voir que de dire que l’allaitement fatigue et est un sacrifice. Sincèrement, c’est le choix de la femme (et d’elle uniquement) le reste (bénéfice pour l’enfant compris) comptent peu, on est au 21e siècle, ton corps t’appartient, tu peux choisir de faire des enfants, de ne pas en faire, d’allaiter, de ne pas allaiter. Tu as TOUS les choix et c’est bien comme ça, vive la liberté.

    Mais. On a justement trop tendance à entendre ce discours, allaiter c’est fatiguant, c’est dur, c’est se sacrifier, ne vous prenez pas la tête, donnez le biberon. Or, je me demande si ce n’est pas de la poudre aux yeux. Oui certes, les 2/3 premiers mois (et non 5/7 semaines) ont été très difficiles (pour ne pas dire un calvaire), mon fils réclamait le sein toutes les heures, 20 minutes au moins, + 15 minutes pour essayer de lui faire faire un rot. Si après tout ça il dormait 20 minutes j’étais contente. Mais je ne regrette pas de m’être accrochée et plus j’y réfléchis plus je me dis que j’aurais regretté d’adopter la « solution de facilité » et de donner le bib. Car cette soit disant solution de facilité, c’est pas si facile ! Il faut laver les biberons, les préparer (J’imagine que pendant ce temps-là ton petit hurle à la mort non ?) donc tout le temps que je passais avec mon petit au sein, je ne l’aurais certes pas passé ainsi, mais je l’aurais passé à faire d’autres choses encore moins fun. A QUOI BON ?!
    Passer moins de temps avec mon tout petit dans les bras pour faire quoi ? Préparer des bibs ? Faire des lessives ? Le ménage ? Je préfère lâcher prise sur touuuuuuuut ça, lessives, ménage et cie et allaiter et passer du temps avec lui. J’en retire au final une immense fierté et une nouvelle confiance en moi et un nouveau rapport à mon corps ainsi que mult réflexions sur le féminisme, bref, ça m’a fait grandir. Pas que je sois meilleure que celles qui font un autre choix que moi (osef, c’est pas une compète de mamans, on fait toutes du mieux qu’on peut selon nos valeurs et nos réalités) mais je suis fière et heureuse de ce que ça m’a apporté, d’avoir vécu ça dans ma vie. De mon bébé qui a su se nourrir, de moi qui ait pu faire du lait, de la relation qu’on a tissé, de tous ces moments passé à se papouiller. Je suis contente aussi d’avoir écouté les bons conseils (c’est vous qui savez, faites comme vous le sentez, prenez soins de vous, votre bien être compte beaucoup pour celui de bébé) et de ne pas avoir écouté ceux qui disaient que le sein, c’est juste pour manger ou d’autres trucs dans le genre. Car le sein, c’est aussi vachement bien pour les mères indignes qui comme moi ne comprennent rien aux pleurs/besoins de leur enfant et sont trop exténuées pour essayer de faire le tri.

    Donc non vraiment, je ne regrette pas et je pense qu’il faudrait arriver à se détacher du discours « le biberon c’est plus simple », je ne trouve pas que ce soit plus simple si on y réfléchit bien, enfin plus simple pour qui ? Ouais, ça laisse plein de temps pour faire des lessives et passer l’aspirateur, certainement, vachement cool (sans mauvais jeu de mot). Plus simple pour l’homme qui rentre et qui peut se mettre les pieds sous la table tranquilou ? Plus simple pour le pédiatre qui sait que le bébé mange et combien puisque c’est lui qui dicte le courbe de croissance ? Plus simple pour la société qui essaye de faire rentrer les gens dans des cases et ce, si possible, dès la naissance ?

    Je ne dis pas que c’est du tout cuit, ni que du bonheur, qu’on ne passe pas par des grands moments de solitude et d’interrogation, mais si on veut allaiter, avant de raccrocher, il faut s’accrocher à cette idée : j’ai un corps splendide, capable de nourrir mon enfant et un enfant qui sait ce dont il a besoin, et en plus, comme ça, j’ai toutes les excuses du monde pour oublier tout le reste et passer la majorité de mon temps confortablement installée dans le canapé avec mon tout petit et profiter de ces premiers mois qui passent beaucoup trop vite. Et si les mois deviennent des années, je profiterais encore plus longtemps ! Parce que j’ai le droit de me faire plaisir, justement parce-que mon corps m’appartient et que je suis magique (en plus d’être une sacrée battante) !
    Informer sur les difficultés qu’on peut rencontrer, oui, dire que c’est une fatalité, non, que toutes les difficultés peuvent être surmontées qu’il faut demander de l’aide, qu’on ne peut pas tout gérer (mais ça c’est aussi le cas avec le bib, un nouveau né, ça prends du temps !) qu’il faut parfois simplement se donner du temps, que des conseillères peuvent aider, mais que souvent d’instinct, on sait quoi faire et comment, qu’il faut avant tout s’écouter soi et son bébé… je crois

    Voilà j’espère avoir été claire et surtout pas culpabilisante, parce que j’ai été à deux doigts de lâcher l’affaire au moins un milliers de fois et que je sais combien c’est dur. Mais j’aimerais sincèrement pouvoir trouver les mots pour encourager les filles qui hésitent ou rencontrent des difficultés parce que j’ai la conviction que beaucoup renoncent pour des raisons pas toujours très rationnelles justement, des raisons fondées sur les préjugés autour de l’allaitement et qu’elles sont nombreuses à regretter. Or, on ne fait plus (pour la plupart) 5/10 enfants, donc on a finalement assez peu d’essai et d’occasion de s’améliorer, ça fout une pression de-ouf non ? Du coup, faut bien parfois se reposer sur l’expérience des autres (en adéquation avec nos convictions et adaptées à nos besoins et à nos envies). Si le choix se résume à n’allaite pas c’est trop compliqué, ou allaite, sinon tu es une mauvaise mère, c’est d’une tristesse…

    Le débat sera toujours passionné car il touche au tabou de l’enfantement et du corps de la femme et j’ai le regret de vous dire que le combat est loin d’être gagné. (Mais allaiter peut aider, j’y crois, l’allaitement est pour moi un atout dans le sens de la libération du corps féminin et de la destruction des préjugés et des tabous qui l’entourent, mais là je m’embarque dans un tout autre débat ^^)

    • J

      Joana 07 Sep 2016 - 8:36

      Alors moi je crois que je suis d’accord avec tout ce que tu dis @supermommy, donc je ne sais pas si j’ai mal compris ton commentaire ou toi mon article (ou mon article est trop mal écrit, je suis pas fermée à l’idée hein !), mais bon bref je préfère que ça soit clair sinon ça me chagrinerait : je n’ai JAMAIS voulu restreindre l’allaitement à ses difficultés, bien sûr qu’il y a plein de bonnes choses associées et que ça vaut le coup. Je pensais justement avoir abordé ces deux aspects équitablement pur permette à chacune de faire un choix et savoir ce qu’il y a au bout.

      Après, a raison pour laquelle j’insiste sur les difficultés dans cet article, c’est parce que moi j’ai eu droit qu’à des discours inverses aux tiens apparemment. On m’a vendu du rêve, plus tard sur des sites/ blogs pro-allaitement j’y lisais qu’il fallait justement motiver les potentielles futures allaitantes en leur cachant les mauvais côtés… Et tout ça m’a mise hors de moi. J’ai trouvé qu’on ne pouvait faire un choix avise qu’en étant complètement informée, et moi perso je préfère même savoir que « la galère » que je vis est normale, parce que je t’avouerais que c’est l’inverse qui me motiverait plutôt à arrêter (ie penser que c’est le nirvana pour tout le monde SAUF pour moi). (Je pense notamment aux poussées de croissance, qui ont sérieusement failli me faire tout lâcher et dont j’aurais bien aimé connaître l’existence avant.) D’où ma volonté de transparence sur les difficultés liées à l’allaitement, mon but étant donc, comme toi, de motiver un max de femmes à se lancer dans… « l’aventure » ! (Et j’ai une ébauche d’article sur : pourquoi j’ai continué à allaiter après la reprise du boulot qui date de l’épique de cet article – à la base c’en était qu’un seul – qui devrait te plaire.)

      Bref. J’ai allaité mon premier plus d’un an et ma deuxième à 11 mois est toujours au sein. Et je ne changerais de mode d’alimentation pour rien au monde, pour toutes les raisons citées dans cet article et peut-être plus encore auxquelles je n’ai pas pensé. Donc tu vois, vraiment, on est dans le même camp.

      Sinon, j’aime beaucoup ta réflexion sur le corps de la femme et sa libération (je le dis pas aussi bien que toi !) c’est vrai que la moitié de la planète a maintenant vu mes seins, et je me suis rendue compte que bordel, c’est juste des seins. Pourquoi on en fait tout un flan ?

      Merci pour ton chouette commentaire très garni et revient quand tu veux finir cette discussion ou en lancer une autre ailleurs !

  10. L'accouchement, version non censurée – Baby Factory
  11. C

    Cécirose 26 Jan 2017 - 7:28 Répondre

    La 1ère poussée de croissance de ma pépette, un souvenir gravé à jamais… ou plutôt de mon gremlins qui hurlait de toute la force de ses petits poumons dès que je l’éloignais de son préccccieuuuux TT 🙂 C’est dingue autant de décibels pour un si petit corps ??? Et c’est là où miracle je tombe sur ton article Joana. Je me revois encore échevelée à 3H du mat, en sueur parce qu’à Marseille mi-septembre il faisait encore 30°C dans la baraque, un mari très inquiet pour ma santé mentale et ma fille agrippée à ma poitrine comme une moule à son rocher…oufff quel soulagement, on décompresse, tout est normal, c’est juste une PHASE !!! (Mon mot préféré tiens depuis l’accouchement !)
    Déjà 5 mois d’allaitement exclusif à la demande (open bar quoi), 5 mois de bonheur intense et de moments de grâce (son sourire béat après une TT avec sa petite bouche en cul de poule et le filet de lait qui coule à la commissure, je suis fan !), mais aussi de découragement, de doutes (quand tu as une heure top chrono pour faire du shopping et que tu cherches désespérément 2 ou 3 T-shirt pas trop moches qui te permettraient de dégainer en un éclair l’objet de convoitise) de nuits blanches (et vi j’ai touché le gros lot …ma fille est réglée comme une montre suisse, TT toutes les 3H de jour comme de nuit avec parfois des bonnes phases d’éveil histoire de se tailler une bavette entre 3 et 5 du mat). C’est simple je crois qu’allaiter est une des plus belles choses que j’ai entrepris dans ma vie mais aussi la plus éprouvante physiquement et moralement (sur ce point c’est pas trop la faute de mon amour hein c’est plutôt les Autres)… Mais je m’accroche, je ne lâcherai rien et même un truc de dingue je ne me mets aucune limite dans la durée ! (bienvenue dans la catégorie des mamans tarées 😉
    Et cette conviction et bien je ne la sors pas d’un chapeau, je ne suis pas plus résistante ni méritante qu’une autre, c’est juste que j’ai eu la chance inouïe de cumuler beaucoup de facteurs. Une grossesse qui coïncide avec un congé sabbatique pour suivre mon amoureux dans sa mutation, 8 mois à la maison alors à moi tous les bouquins sur : la maternité, l’accouchement, l’allaitement…je vous épargne la liste complète. Et je me suis tapée TOUS les épisodes de baby boom hi hi (ma péri tarde à venir même pas peuuur !!!!). Là je suis en congé parental jusqu’à la rentrée prochaine et je n’exclus pas de prendre du rab. Un mari exceptionnel qui milite pour l’allaitement et va papoter sans honte avec ses collègues sur les nombreux bienfaits (si je vous dis qu’il est policier, vous vous imaginez les bonnes discussions au milieu de toute cette testostérone !) et enfin 1 sœur, 1 cousine et une meilleure amie archi pro. Et peut être aussi mes 37 ans et toutes mes dents et un méchant parcours en PMA qui nous a un peu beaucoup armé dans la vie…et appris à prendre de la distance avec les conseils et autres chimères avisées du corps médical. Tout ça pour dire que nous ne partons pas avec les mêmes cartes en main j’en suis convaincu et que j’éprouve beaucoup de sympathie envers toutes celles qui ont essayé, galéré, choisi, abandonné…
    A très bientôt sur pleins d’autres sujets qui me titillent bien (du genre pour Juliette le deuxième qui n’est pas une mince affaire pour nous, les soutiens gorges d’allaitement où comment être au top de son sex appeal 😉