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Maman, allaitante et tatouée

4 réponses • 9 min • • 23 Sep 2016

08-09 septembre 2016. Cette fois, pas d’anesthésiste qui arrive en courant pour supplier cette dégénérée qui hurle à en faire accoucher toutes les femmes enceintes en consultation premier trimestre trois étages plus bas (moi) de prendre la péridurale. D’ailleurs en fait, je ne hurle pas. D’ailleurs, je n’ai même pas mal, tiens. Le tatouage, c’est trop easy.

Avec ses 3 ans d’attente, ses deux jours passés allongée sur une table avant qu’il ne voie le jour, d’aucuns diront que j’ai voulu ce tatouage plus que mes deux enfants réunis (c’est faux) (quoique). Si en plus tu considères que mes enfants vont me quitter lâchement dans environ 18 ans alors que mon tatouage lui, non, je pense qu’il mérite bien un peu d’attention.

(Merci.)

Parlons tatouage.

Quand je parlais de mon projet, il y a deux-trois ans de ça, on m’a dit :

Bof, en ce moment tout le monde se fait tatouer. Finalement la vraie rébellion, c’est être sans tatouage.

C’est à dire que je m’en fiche d’être rebelle en vrai, ce n’est pas un but dans la vie, je n’ai plus 16 ans, ça va. Même, je trouve plutôt cool cette démocratisation du tatouage. Fini la stigmatisation, finis les préjugés, les a prioris. Tout le monde est tatoué parce qu’enfin, on a le droit de trouver ça sympa et de (rêver de) s’habiller chez The Kooples tout à la fois, on a le droit d’en porter un sans que ça signifie aux yeux des autres qu’on ait fait cinq ans de prison forcément. Et accessoirement, on peut aussi trouver des tatoueurs qui sont putain de sacrément doués, et qui vont réussir à te tatouer « maman je t’aime » sans faire trois fautes de français au passage.*

Ouais, je trouve ça plutôt cool en fait.

Donc maintenant que je t’ai donné très envie, tu vas penser : « Rhôlala mais je suis enceinte/ une maman/ j’ai des rapports sexuels non protégés dans le but de procréer/ j’allaite. » Je suis personnellement passée par tous ces états à la suite alors que j’avais déjà décidé d’avoir mon tatouage, et j’étais encore en plein dans le dernier le jour fatidique (et toujours maman aussi, ce statut-là est à vie) (comme ton tatouage).

* On est d’accord que je dérisionne hein, et que mon but n’est en aucun cas de décrédibiliser toute une profession, bien au contraire.

Et tu sais quoi, ben l’attente était plutôt bénéfique.

Merci donc mes deux grossesses rapprochées.

Tu vois si je m’étais faite faire mon tatouage au moment où j’ai décidé que j’en aurais un, je me serais retrouvée avec un bras entier rempli de couleurs, de licornes, d’arcs-en-ciel et de toboggans magiques qui t’emmènent directement dans la maison des bisounours, du haut de l’épaule jusqu’en bas du poignet. Après, j’ai absolument rien contre les gens qui font ça ni contre ce genre de tatouages, mais je me suis rendue compte qu’à partir du moment où ma décision était prise et que tout ça allait devenir réel, mon envie n’a eu de cesse d’évoluer, au point que je me suis demandée si j’allais trouver un accord avec moi-même un jour.

Et ce jour est arrivé, à peu près deux ans et demi après avoir fait le saut de l’ange mental.

Ça m’a donc laissé environ six mois sûre de ce que je voulais avoir. Ça a fait que même si je me suis résignée à prendre pour la première fois de ma vie une verveine après le repas de midi et avant le rendez-vous plutôt qu’un café (au passage : erreur, la tisane ça donne beaucoup trop envie de faire pipi quand t’as prévu de passer un après-midi allongé sur une table), j’étais relativement sereine au point que, contre toute attente (coucou ma chère sœur et mon tendre mari) (bon, c’est vrai, j’ai un léger problème de contrôle) (et de perfectionnisme) (c’est à dire que je peux être chiante), je crois que mon tatoueur ne m’a pas haïe, et qu’on a pu passer deux après-midis presque normaux si tu oublies un instant le fait que le but de ces journées est de sortir de là avec quelque chose de dessiné sur toi qui ne s’en va plus jamais. Enfin surtout, tu sors enveloppé dans du papier cellophane. Je sais pas pourquoi personne ne te prévient de ce détail.

Voilà, et donc, je suis passée de

Je veux faire mon bras entier de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et d’ailleurs, j’en veux des arcs-en-ciel s’il vous plaît, et des bisounours, et des licornes. Non, pas des bisounours, des libellules, ouais une libellule c’est chouette.

à

En fait je vais me faire un truc sur le haut du bras, grand mais pas géant, juste à l’encre noire, et surtout, je vais laisser quelqu’un de balaise et sérieux s’occuper de dessiner quelque chose pour moi.

Et j’en suis pas mécontente vois-tu.

Tatouage et allaitement.

Pour les raisons déjà citées par Juliette ici (principalement l’infection), je ne peux pas te recommander d’y aller enceinte ou avec un risque de grossesse. D’ailleurs, je pense que tout tatoueur digne de ce nom se permettra de te refuser ses services.

Pour ce qui est de l’allaitement, il y a des gens qui ont répandu la rumeur que des « choses » issues de l’encre utilisée pour le tatouage pouvaient se retrouver dans le lait maternel. Il semblerait toutefois que cela soit faux, les molécules étant trop grosses pour passer dans les canaux lactifères. Le plus gros risque en réalité reste celui de l’infection, mais si tu vas voir des gens sérieux et que t’es sérieuse toi-même, ce danger est quasi-nul. Et si infection il y a, tu risques « simplement » de devoir arrêter ton allaitement, je veux dire par là : pas de problème pour ton bébé a priori.

Mais bon, dans tous les cas, évite peut-être de te faire tatouer direct après avoir accouché : tu t’assures un temps d’allaitement minimum, un tête à tête avec l’aiguille beaucoup plus serein, et peut-être même que ton corps aura retrouvé une forme proche de la normale ce qui n’est pas non plus un aspect complètement négligeable quand on parle tatouage. En fait, je crois même que des risques supplémentaires peuvent survenir si tu n’es pas complètement remise de ton accouchement, à en croire le lien que je t’ai mis à l’instant. Disons que si tu souhaites attendre le sevrage de ton enfant pour te faire tatouer, j’imagine que c’est mieux, forcément.

Mais comme moi je suis un peu en mode ultramarathon de l’allaitement professionnelle de l’accouchement, j’ai estimé qu’aux 11 mois de ma fille, c’était ok. Et ça l’a été. Je suis rentrée et la relation entre ma fille et mes seins a repris son cours normal. Je ne sais pas à quel point les tatoueurs reçoivent beaucoup de clientes qui leur demandent de faire une pause au milieu du tattoo pour tirer du lait, mais si tu avais peur de te sentir seule, je l’ai fait avant toi. Et il se trouve que les tatoueurs ne sont pas tous des gros métalleux sans cœur. (Il y en a même qui sont papas aussi, et qui trouvent juste que ta requête est la plus naturelle du monde.)

Bah alors, il est où ?

Évidemment, le choix de se faire tatouer, et de toutes les étapes jusqu’au résultat final sont intrinsèquement personnels. Moi je me suis dit qu’un tatouage c’était beau, que je n’étais pas éternelle, que le monde ne tournait pas autour de moi et que je n’avais donc pas besoin de sacraliser ce corps qui me sert de maison le temps de mon séjour sur terre. Ça n’est évidemment pas l’avis de ma maman, mais ça c’est une autre histoire.

Bref, pour toi qui a lu tout cet article juste pour le voir, il est là. Du moins une partie – désolée, ma tête vient avec.

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[ Bim. (Et puis comme ça, tu m’auras vu autrement qu’à moitié à poil, hein, c’est bien aussi.)]

Je me suis faite tatouer au salon Bleu-Noir, que j’ai connu quand on habitait encore Paris, même si pour le coup je suis allée à Biarritz pour le réaliser. Comme je te l’ai dit, je n’ai pas choisi le dessin mais le tatoueur, qui n’a sans doute pas Supakitch d’écrit dans son carnet de santé aux lignes « nom » et « prénom » mais pour les besoins de cet article ça va nous suffire hein, et que j’admire autant pour oeuvres sur papier, mur, planche ou peau. Je pense que c’était rétrospectivement la meilleure décision que j’ai prise ; j’ai un peu cette sensation d’être repartie avec une œuvre d’art collée sur le bras, et j’avoue que ça c’est plutôt cool.

Sinon, je reste maman, je continue d’allaiter, je continue de (essayer de bien) élever mes enfants, de les laver, les nourrir, de les habiller correctement, et de chanter faux le soir avant de les coucher. Tiens, on pourrait presque se dire que ce tatouage n’a rien changé du tout en fait, et on aurait peut-être raison.

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23 Sep 2016

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Réactions

  1. M

    Marion 26 Sep 2016 - 8:30 Répondre

    Hello,
    Alors tout d’abord, félicitations! Ton tatouage a l’air vraiment beau. Me faire tatouer est quelque chose qui ne m’attire pas, mais je suis toujours impressionnée quand quelqu’un en porte un beau et qui sort du commun. On touche parfois à l’art.
    Ensuite, en te lisant, une question me brûle les lèvres (ou plutôt les doigts en l’occurrence): ça fait mal comment? Tu as esquissé une petite comparaison avec un accouchement ; j’espère que ce n’est quand même pas si pire… Allez, s’il te plaît, des détails sur la douleur (ou pas) du tatouage, pour savoir quoi répondre à tous ces mecs qui se la jouent gros bras 😉

    • J

      Joana 26 Sep 2016 - 9:29

      Haha ! Alors j’ai comparé ça à un accouchement juste à cause du temps que ça m’a pris de décider de le faire et le temps pour le réaliser en tant que tel. Mais honnêtement, je n’ai pas eu mal. Même pas un peu. Même pas en cherchant bien. Bon, il semblerait que ça soit pas super normal non plus mais pour le coup c’est ce que je te répondrais 😉 ! Mon homme s’est fait tatouer l’avant du bras et il a trouvé que ça piquait… genre comme une légère brûlure. Mais dans tous les cas tu passes quand même un chouette moment je crois, tes copains en font peut-être un peu beaucoup héhé.

  2. C

    Chambaud (Chiesa) Julie 27 Sep 2016 - 11:09 Répondre

    Bonjour, en voyant ton visage j’ai comme une impression de t’avoir déjà vu. As tu fait tes études dans Yonne? Sinon je suis une maman de 2 enfants et je me retrouve bien dans vos articles avec Juliette, ils sont frais et déculpabilisants!

    • J

      Joana 27 Sep 2016 - 11:23

      Coucou @chambaud-chiesa-julie et pas du tout ! J’ai traîné pas mal à Strasbourg, puis dix ans sur Paris. Mais ma tête est ailleurs sur l’« internet intermondial », donc tu m’as peut-être vue sur d’autres blogs (mariage, notamment – une recherche rapide Joana et Marcio te donnera des résultats). Sinon merci, ça fait plaisir ton message ! On a pensé, surtout en matière de maternité/ paternité, que le monde avait aussi besoin de blogueurs qui soient plus dans « l’être » que le « paraître » ; je veux dire par là, on dit les choses telles qu’on les vit, sans forcément sélectionner. Ça peut donc donner des passages… on va dire pas très raffinés parfois, mais l’idée est que d’autres se retrouve dans les expériences partagées ici. 🙂