
Six, quatre, trois, deux. Et toi, t’en veux combien, d’enfants ?
Contrairement à nombre de nos congénères, je n’ai pas d’avis quant au nombre d’enfants qu’un couple devrait avoir. Mais je me dis que ça vaut le coup de s’attarder sur le sujet quand même, parce que sait-on jamais, peut-être qu’inconsciemment on est guidés par des réflexions à deux anciens francs (de l’époque de nos grand-parents, donc) et qu’on en oublie de s’écouter nous un peu, les parents et éducateurs, ceux dont la vie est profondément changée pour pouvoir en offrir une de décente à ces petits êtres humains que l’on met au monde.
Les avis concernant le nombre d’enfants à avoir tombent toujours dans l’un des quatre grands axes d’admission commune bien-pensante ci-dessous :
- « Au moins un », parce que c’est comme ça non, quand on est grand on se marie et on fait des enfants ? ;
- « Un seul c’est trop triste, il lui faut au moins un petit frère ou une petite soeur ! » ;
- « Quoi ? Tu es enceinte à nouveau ? Tu sais que trois c’est infiniment plus de travail que deux ?? » ;
- « Quatre ?! À croire que tu fais ça pour les allocs ! 😉 ». (Smiley, toujours mettre un smiley après avoir lâché une grosse insulte.)
Bon.
Ben moi quand j’étais plus jeune mais quand même en âge de penser, j’en voulais six.
Et ça n’avait rien à voir avec les allocs, même si l’idée de pouvoir être instit’ sans avoir à passer de concours* me semblait un à-côté intéressant.
Juste, j’ai toujours rêvé d’une grande famille. Je me disais que dans ces familles-là on devait se marrer tout le temps, mais évidemment je n’avais aucune espèce d’idée de ce que c’était d’en faire, puis d’en avoir, des enfants. Clairement j’entrevois qu’on se marre, mais j’imagine que quand même pas tout le temps non plus, surtout du côté parents.
Puis j’ai rencontré Marcio, et lui aussi rêvait d’une grande famille. On ne s’est cependant pas rencontré à douze ans, et la vie et nos projets professionnels aidant, on s’est mis d’accord sur quatre. Bien.
On a donc déjà commencé par en avoir un, et un c’était plutôt easy, mais je me suis quand même assez vite rendue compte que mon corps avait morflé (j’en parle là, et là aussi) et que l’allaitement c’était bien gentil, mais que si je devais faire ça pour mes quatre enfants, j’allais juste passer huit ans de ma vie à partager mon corps avec une autre personne.
On s’est donc dit :
Allez, au moins trois.
Dans un objectif « famille nombreuse » et un contexte « parents ayant passé la trentaine », on a donc rapidement eu la joie de mettre au monde un deuxième enfant.
* En réalité pour si ça intéresse – n’alimentons pas les fausses rumeurs –, ça n’exonère personne de concours, mais tu n’as pas besoin de justifier d’un diplôme pour avoir le droit de participer au-dit concours.
Et là, c’est le drame.
(Enfin rien à voir avec Madeleine, je tiens à le préciser au cas où elle tombe sur cet article en pleine crise d’adolescence dans quinze ans : cette enfant est une crème.)
Tu le sais parce que je te l’ai déjà dit ici (et que d’ailleurs, depuis cet article je n’ai eu l’occasion d’en écrire aucun autre), mais disons que la multiplication par deux de la gestion des demandes et frustrations quotidiennes n’est pas passée inaperçue dans mon emploi du temps et dans ce que j’avais pour habitude d’appeler une « soirée reposante ». Et je ne te parle même pas de mes nuits.
Là où je veux en venir (parce que je veux en venir quelque part) (il ne s’agit cette fois-ci pas que d’un besoin irrépressible de vider mon sac), c’est que tout ça m’a beaucoup fait réfléchir sur l’initiative initiale, et ce désir naturel datant de l’époque révolue où l’on n’était que de jeunes adultes insouciants, d’engendrer une plus ou moins grande fratrie, pour des raisons éminemment dépassées dix ans et une découverte de la parentalité plus tard, et que, peut-être par fierté ou disons plutôt « difficulté de remettre en cause ses propres convictions » (le mal du peuple hein, me dites pas que c’est que moi), tu ne questionnes pas forcément ton envie d’avoir x enfants espacés de y mois/ années.
Alors que je pense qu’il le faudrait.
Ce besoin naturel d’avoir une descendance.
C’est à dire, au moins un enfant. Premier point.
On y est génétiquement parlant à peu près tous soumis, sinon l’espèce humaine ne serait pas là où elle en est.
En gros, nos vies vont bien, on est en couple, on s’aime, on gagne de l’argent, on s’amuse et on a des amis — en d’autres termes on a enfin trouvé l’équilibre tant recherché —, et puis un jour on ne sait pas trop pourquoi, on décide de tout péter, on s’amuse à mettre une troisième personne dans la balance et à changer nos priorités dans la vie.
Et non, ça ne porte pas le nom de « masochisme autodestructeur », ça s’appelle « instinct de reproduction ».
Certains arrivent à y résister, mais le commun des mortels, non. On se lance alors à pieds joints dans ce que des années de sélection naturelle ont prévu pour nous : être un élément actif de la survivance de l’espèce humaine. Et avec pas loin de 7,5 milliards de congénères sur Terre, on au moins mérité une imagette – ou un carton rouge.
Et ceux d’après ?
Pour ceux d’après, l’instinct de reproduction entre forcément en compte, mais moins quand même. D’une part parce que tu as déjà fait le taf un peu, et aussi, parce que tu as un cerveau et tu sais ce que ça fait que d’avoir un enfant avec toi tout le temps, il m’est difficile de te sortir totalement de la case « masochiste autodestructeur ». Mais pour ta défense (et la mienne, surtout), évidemment, quand tu avais eu la sensation qu’avoir un enfant c’était easy, on ne peut pas vraiment te me jeter la pierre.
En vrai pour ceux d’après, je me dis qu’il y a beaucoup de « sentiment psychologique du nombre d’enfants que je dois avoir pour me réaliser ».
Le problème, c’est que ce nombre a quelques fois été établi bien avant que le premier de tes enfants ait été mis au monde. Ton sentiment psychologique du nombre d’enfants que tu dois avoir pour te réaliser ne prend alors pas bien en compte ton sentiment psychologique du nombre de soirées entre potes que tu estimes avoir besoin de faire pour te réaliser, ni du nombre ou de l’ampleur des projets personnels à bout desquels tu estimes avoir besoin de venir pour te réaliser, quand il n’est pas tout bonnement influencé, dans un sens ou dans l’autre, par ce que le commun des mortels estime qu’il faut que t’aies chez toi – voir les quatre points mentionnés en intro.
Parce que tout a un prix, que le nombre d’heure dans une journée sera toujours 24, et que la quantité de journées dans ta vie est finie, je t’encourage à faire table rase de tes a priori et à faire un choix. Un choix d’adulte (un adulte éventuellement déjà parent une fois vu qu’on est dans ce paragraphe, mais tu as le droit d’avoir la présence d’esprit de le faire avant d’avoir mis les pieds dans le plat une première fois).
C’est comme ça que je suis passée de six à peut-être juste ces deux-là.
Parce qu’en vrai on galère un peu, mais surtout parce que j’ai plaisir à entretenir ce blog, parce que j’aimerais reprendre le chantier de mon ancien blog, parce que j’ai envie de construire ma maison et sa déco à mains nues, parce que je veux faire du sport, parce que j’ai envie de me jeter corps et âme dans mon travail, parce que j’ai par ailleurs des projets plein la tête. Et je me rends à l’évidence que peut-être je n’atteindrai pas mon objectif de « au moins trois ».
Mais, et alors ?
Certains trouvent leur épanouissement dans le fait de fonder une famille et de se dédier à leur conjoint-e et leur(s) enfant(s), et c’est très bien. Seulement, bien qu’on soit aujourd’hui dans les faits souvent assez loin du modèle de la famille traditionnelle, les mentalités ont généralement plus de mal à suivre. Alors je me dis que, peut-être, ça vaut le coup de résoudre l’équation que je n’ai pas établie (triviale, laissée en exercice), mais qui semblerait faire intervenir le temps qui passe, tes projets personnels et le temps et l’énergie que prennent les enfants, et te donner comme solution le nombre d’enfants qu’il te faut pour maximiser ton bonheur/ épanouissement personnel.
Du coup, je ne hoche plus la tête…
… quand, au hasard, j’entends « Un seul enfant, c’est triste ». Ce qui est triste, c’est de faire un deuxième enfant et l’assumer pendant des années ensuite parce que quelqu’un dans la rue pense qu’un seul enfant, c’est triste.
Je n’opine pas non plus du chef quand j’entends que quatre enfants ou plus, c’est de la folie (enfin en vrai, j’ai une limite supérieure d’acceptation non encore définie). Parce que la folie pour certains, c’est juste l’éclate pour d’autres, et quand on vit dans une société avec des parents happy et des enfants happy, tout est tout de suite beaucoup plus happy.
PS : En plein déménagement, on a quand même un carton « vêtements de grossesse » et un autre « premier âge » que je ne me suis pas résolue à laisser/ donner. Je n’ai (peut-être) pas encore dit mon dernier mot.
Quatre Enfants 13 Déc 2016 - 9:53
Joana 13 Déc 2016 - 10:04
Zazimutine 13 Déc 2016 - 10:20
Joana 13 Déc 2016 - 10:32
pellicule de vie 13 Déc 2016 - 10:27
Joana 13 Déc 2016 - 10:33
pellicule de vie 13 Déc 2016 - 10:46
savy 13 Déc 2016 - 12:08
Je me reconnais et dans l’instinct auquel on ne résiste pas (j’ai toujours dit JAMAIS d’enfants!! Et pourtant…) mais aussi dans ce besoin de réalisation. La naissance de ma fille a revelé un puits de créativité et d’energie que j’ai redirigées dans un projet personnel. Et quand je subis les commentaires à la « une seule c’est triste » (pour qui lol??) « tu lui dois un frère ou une soeur » (d’après la loi je lui dois déjà le gite et le couvert, et aller en prison à sa place si elle brûle des immeubles avant ses 18 ans, et c’est déjà beaucoup!!!) J’ai juste envie de répondre que je n’ai pas envie de sacrifier cette force nouvelle à la création d’un autre être humain! Je trouve aussi qu’une enfant c’est easy. Avec deux c’est moins sûr! Juste pas envie de passer ma vie à m’oublier pendant que je forme des petits êtres humains, alors que je peux m’occuper de moi avec une grande satisfaction.
Joana 13 Déc 2016 - 1:47
Juliette 13 Déc 2016 - 2:31
Mince alors !
Lily 13 Déc 2016 - 12:08
Je n’ai jamais eu d’idée précise du nombre d’enfants que je voulais, mais mon mari est issu d’une famille de 5 enfants très harmonieuse et je trouve ça trop chouette, cette animation, ce bordel permanent…!
A la base on voulait trois enfants, rapprochés… Mais depuis la naissance de mon deuxième, il y a neuf mois, j’ai eu plusieurs périodes de (gros) doute et de découragement. Pour un peu, on en restait là. Mais j’ai pleins de (tout) petits vêtements gardés bien au chaud, je veux encore une fois vivre une grossesse en en profitant pleinement (n°2, ce fut dur pour pleins de raisons), je veux essayer d’avoir une petite fille, et puis je veux du bordel 😉
Mes deux premiers ont 18 mois d’écart. Si je veux maintenir un écart similaire avec n°3 (qu’il ne soit pas juste le « petit dernier », né bien après ses frères), il faudrait qu’on s’y mette… maintenant. Honnêtement, « l’instinct » est là : j’en ai tellement envie 😉 Mais c’est complètement irrationnel compte-tenu de notre rythme de vie (on est épuisés) et de mon boulot (je cherche à en changer en ce moment).
Alors je (on) me (se) résout à attendre un peu… On verra bien… Bref, satané instinct !
Joana 13 Déc 2016 - 1:52
The Stories Maker 13 Déc 2016 - 12:10
Joana 13 Déc 2016 - 1:53
Léna 13 Déc 2016 - 12:43
Et puis la vie, dame Nature, le hasard m’a donné deux enfants (un garçon et une fille, toujours ce cliché parfait) et je me suis découverte dans la maternité, la grossesse et l’allaitement. J’aime porter la vie, donner naissance, pouponner et plus encore accompagner l’enfant qui grandit(oui oui, même à deux ans). À côté de ça j’ai un travail qui me plait mais j’ai du mettre de côté une passion qui m’animait depuis l’enfance. Si à l’heure actuelle je devais répondre à ta question je dirais volontiers 4 ou 5.
Sauf qu’en cours de route mon mari lui, a réalisé la réalité des enfants, des colliques, des nuits pourries, de la phase d’opposition…et ça l’a sérieusement vacciné.
Je fais le deuil de mes envies, j’essaie, vraiment… C’est difficile! Je ne lui ferait pas d’enfant dans le dos, c’est une trop lourde charge à porter à contre coeur, je ne peux pas lui imposer ça mais le sacrifice que je m’impose est quasiment aussi lourd. En aura t’il conscience un jour?
Joana 13 Déc 2016 - 1:55
Supermummy 13 Déc 2016 - 1:23
Moi j’hésite entre m’arrêter là (2 dont un bébé surprise, enfin disons qu’elle est arrivée plus tôt que prévu) Et en faire encore tout plein (genre 4, 5, plus, enfin en même temps j’ai « déjà » 32 ans donc faut pas déconner, vu comment je galère je me vois mal enceinte au delà de 40 ans). Parce que je trouve que je m’améliore avec le temps et l’expérience, mais qu’il me faut encore plus de pratique pour arriver au top de la parentalité. Mais en même temps, avant, j’avais une vie sociale et des passions épanouissantes que, parfois, j’aimerais retrouver.
Mon homme n’en voulant que 2 aux dernières nouvelles (la voie de la raison), Si 3e il y a, On va tâcher de bien y réfléchir avant et d’en profiter (contrairement à la deuz). Espérons que le stérilet soit plus efficace que la pillule et attendons de voir !
Joana 13 Déc 2016 - 1:59
Cari 13 Déc 2016 - 3:47
Pour ma part je suis enfant unique et je l’ai bien vécu.
Je ne juge jamais le nombre d’enfants que peuvent avoir un couple, déjà ça ne me regarde pas et si chacun est heureux et épanoui, n’est ce pas le principal?
Juliette 13 Déc 2016 - 4:20
Joana 14 Déc 2016 - 9:17
AudeInAriège 13 Déc 2016 - 5:57
Joana 14 Déc 2016 - 9:19
Weena 13 Déc 2016 - 8:01
Joana 14 Déc 2016 - 9:20
Marion 13 Déc 2016 - 8:33
D’autant plus que je suis dans le même type de réflexion que toi. On a toujours parlé de famille nombreuse avec mon mari, avec dans l’idée que 3 enfants, ça serait chouette. Là, avec mes deux loustiques à 2 ans d’écart (et encore en congé maternité) je ne suis plus sûre de rien, je prends un jour après l’autre et je fais ce que je peux pour trouver un équilibre entre mon grand et ma mini, entre eux et moi, entre eux et nous et même entre nous et moi. Alors on va d’abord simplement se laisser vivre un moment et on verra si l’envie d’un petit troisième revient assez fort et si elle se concrétise. Oui, un jour après l’autre et un enfant à la fois, c’est bien.
Pourtant, une chose et certaine ; si on devait s’arrêter là, je me souviendrai toujours avec émotion de ce papa de 4 grands enfants qu disait « je me suis toujours demandé quelle tête aurait eu le cinquième »… sans pour autant avoir de regrets.
Joana 14 Déc 2016 - 9:21
Lucas3008 14 Déc 2016 - 7:50
Mon premier était une vraie crème, easy, les doigts dans le nez comme on dit ! Alors 2 ans plus tard (il y a 2 mois donc) on a eu le 2e ! Et là tsunami ! Déjà un bébé qui est sorti en boulet de canon et qui a été rattrapé de justesse par les sages femmes… ensuite une longue hospitalisation de 10 jours pour detresse respiratoire ou il fallait jongler entre passer du temps avec l’aîné et aller voir le petit… puis le retour à la maison ! Bébé très demandeur, rien à voir avec le premier qu’on n’entendait pas et qui faisait ses nuits à 3 semaines !
Alors finalement avec toute cette fatigue (mais aussi tout ce bonheur) on se dit que quand même deux c’est très bien et qu’on en restera sûrement là !
Joana 14 Déc 2016 - 9:23
Clara 14 Déc 2016 - 10:53
Joana 05 Juil 2017 - 10:55
Allychachoo - Famille en chantier 14 Déc 2016 - 1:30
Joana 05 Juil 2017 - 10:57
Clem 22 Déc 2016 - 11:13
Joana 05 Juil 2017 - 10:59
Mariehe 09 Jan 2017 - 8:58
Joana 05 Juil 2017 - 11:01
Illiade 10 Mai 2017 - 1:35
Avant-hier, mon nouveau boulot à développer était ma priorité ; Hier on est allé voir un couple d’amis et leur nouveau bébé, et tout à coup, avec l’attitude de Petit Amour et le fait qu’on ait retrouvé des soirées zen, on se voit bien lancer le 2ème ; Aujourd’hui, je relis cet article car le jour où il ne me fera plus douter, c’est que je serai vraiment prête 😉
Si en juin-juillet-aout, je suis encore dans cet état d’esprit et qu’un petit machin veut venir nous rejoindre (le premier a mis 2 ans…), banco. (dates calculées en fonction d’un éventuel renouvellement de cdd…) (oui, le 2er a mis 2 ans, et je ne pense pas que ça jouera beaucoup sur mon contrat, mais je ne peux tjrs pas m’empêcher de calculer !).
Ha, mon homme vient de m’appeler. La crèche vient de prévenir que Petit Amour aurait la varicelle… Qu’est ce que je disais à propos de nos nuits ? :s
See you soon
Joana 05 Juil 2017 - 11:07
(Mais sinon, juin-juillet-août… On y est un peu, non ? Alors ??? ;-))