
« Il fait tout ça son papa ? T’as trop de chance ! »
Le papa de Petite Chérie se lève à 5 heures du matin pour être tôt au travail et pouvoir aller chercher sa fille à l’école. Il est ensuite seul avec elle jusqu’à 20 heures. Il joue, chante, donne la douche, la fait dîner, et, parfois, gère le coucher.
Quand elle est malade on voit lequel de nous deux est le plus disponible et si c’est lui, il se coltine le pédiatre, la pharmacie et l’enfant malade.
Il signe le cahier de correspondance de l’école aussi. Et il va au baby hand-ball le samedi matin.
Voilà son papa.
On me dit régulièrement que « j’ai de la chance ». J’ai de la chance, vraiment ? Moi je ne crois pas. Je crois que c’est l’homme et le fonctionnement que j’ai choisis. Pas folle, la guêpe.
Est-ce une chance ou est-ce normal ?
« Mon mari va chercher les enfants à l’école, il est formidable ! », « Je suis rentrée il avait préparé le dîner, il m’aide vraiment beaucoup ! »…
Est-ce que tu trouves VRAIMENT que d’aller chercher tes propres enfants à l’école, ça fait de toi quelqu’un de formidable ? Tu trouves que ceux qui se préparent eux-mêmes de quoi dîner sont altruistes et serviables ? VRAIMENT ? Tu connais quelqu’un qui s’est vu décerner une médaille pour avoir fait faire leurs devoirs à ses enfants ?
Donc, qu’un papa s’occupe de ses enfants, c’est juste normal. Autant qu’une maman qui s’occupe de ses enfants, en fait.
Après, ne pas avoir épousé quelqu’un qui pense que tu es Cendrillon, c’est cool, c’est clair, mais ce n’est pas une chance.
Crée-t-on sa propre chance ?
Avant toute chose, on a le mari qu’on s’est choisi. Et sur ce point, personne ne peut rien pour nous.
Ensuite, je vais sembler désagréable (alors qu’en vrai pas du tout !!), mais je considère que les gens prennent globalement la place qu’on leur laisse.
Par exemple, le papa de Petite Chérie ne s’occupe pas de ses vêtements. C’est moi qui choisis les tenues de ma fille. Et les rares fois où il a acheté seul des chaussures ou des vêtements, j’ai sauté au plafond : il est clair que c’est ma chasse gardée. Je ne cède pas de terrain, alors il ne fait pas.
Et ça fonctionne comme ça chez tout le monde, plus ou moins consciemment. Si tu accoures dès que la crèche appelle pour dire que ton précieux est malade, pourquoi son papa devrait-il faire de même ? Tu prends la place.
Pareil quand tu trouves que c’est mieux fait si c’est toi qui fait. Et que donc, tu préfères faire toi-même.
Souvent, sans qu’on s’en rende bien compte, ce sont (en partie seulement hein, faut pas pousser !) les femmes qui contribuent à une mécanique dans laquelle la mère assume davantage les tâches « ménagères » et assument aussi davantage ce qui concerne les enfants.
Il me semble que les mentalités féminines doivent changer pour que la situation générale change.
Et ça passe par les comportements :
Si tu dis « Je n’ai pas le temps, tu peux passer l’aspirateur s’il te plait ? », tu demandes à l’homme de te rendre service. Erreur. Il ne te rend pas service. Ta formulation induit l’idée que passer l’aspirateur ne lui incombe pas de fait.
Et c’est pareil pour les enfants.
Tente un truc : la prochaine fois qu’il y a un truc à faire, genre aller acheter un bonnet, remplir une feuille pour l’école ou aller chez le pédiatre, ne demande rien. Tu diras « Ah au fait ! Il faut qu’on remplisse le cahier de correspondance de la merveille ce soir ». Tu sors le cahier et tu le laisse posé là. Et tu attends (sans montrer que tu attends, bien évidemment). Au pire il ne lève pas le petit doigt et tu pourras réitérer l’expérience, parce que c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et au mieux, tu auras intrigué ton homme qui aura jeté un coup d’œil au dit cahier (« Pourquoi elle me dit ca ? C’est louche ! »). Et on prend vite de nouvelles habitudes…
Ce qui nous amène à la troisième question…
Pour qui est-ce une chance ?
Lorsqu’un papa s’occupe de ses enfants, il le fait pour eux et pour lui. Il construit sa relation.
Personne ne peut le faire pour eux.
Mais est-ce qu’une relation passe forcément par ce genre de trucs ?
Les mamans qui râlent que le papa ne passe pas suffisamment de temps avec leurs enfants se trompent de combat : chacun établit ses propres règles du jeu. Les enfants s’accommoderont de la place que chaque parent prendra.
Ils ne seront pas traumatisés. Tu connais des enfants traumatisés d’avoir eu un papa qui n’allait pas au parc avec eux ? Non. C’est un raisonnement d’adulte que de penser le contraire. On peut être un super papa sans avoir jamais changé une couche ou mis un pied chez le pédiatre ou à l’école.
Par exemple, un papa qui, juste, emmènera ses enfants à la piscine une fois par semaine et qui dinera avec eux chaque soir, sans rien faire d’autre, pourra être un papa au top pour ses enfants. Parce qu’on peut construire quelque chose avec peu.
Alors, si ce n’est pas spécialement une chance pour maman, et pas spécialement une chance pour les merveilles, un papa qui s’occupe beaucoup de ses enfants est peut-être finalement juste une chance pour lui-même.
Et toi ? Il fait quoi ton mari ? (si tu es un papa, je te supplie de laisser un commentaire pour me dire ce que tu penses de tout ça !)
aaah c'est dur d'être maman 07 Oct 2016 - 10:49
Lui ca le gonfle prodigieusement car l’école n’appelle que moi quand ils sont malades et les amis/famille ne demandent qu’à moi si nos enfants aiment ou pas tel ou tel plat (même sa mère) alors qu’il est autant capable de répondre et que celui qui récupère l’enfant est celui qui le peut professionnellement (et ce n’est pas toujours moi, au contraire !).
Laissez de la place aux papas !!
Juliette 07 Oct 2016 - 11:43
Muriel S. 07 Oct 2016 - 10:49
Chez nous, le papa a mis un point d’honneur, avant que poupette arrive, à ce que les taches soient réparties équitablement…c’est presque too much parfois pour moi…juste un exemple, l’achat des vêtements : au début, il m’avait dit que j’étais chef des vêtements. Youhou ! on a une fille, c’est la fête ! Mais en fait, j’avais pas bien compris…je suis la chef pour dire ce qu’il manque mais pas pour acheter tout ! Je dis ce qu’il manque et soit on fait les achats ensemble pour qu’il donne son avis, soit on achète chacun de notre coté (s’il manque 2 t-shirts, on achète chacun un t-shirt)…tu la vois ma frustration ?! lol WTF ?! un papa qui veut donner son avis sur les vêtements ?! Là, t’as trop envie de lui dire, c’est MON domaine lol
Du coup, je ne dis rien, il se débrouille pour voir ce qu’il manque et moi, j’achète ce que je veux, mouahaha…
Bon en dehors de ça, il y a toujours eu répartition des biberons, des levers la nuit, il prend assez facilement ses jours enfants malades pour garder la puce, il se dévoue pour dormir dans sa chambre quand elle est vraiment malade…je ne considère pas ça comme de la chance parce que comme tu le dis, je sais vers quoi j’allais en choisissant CET homme !
Juliette 07 Oct 2016 - 11:45
Sinon, on dirait que tu l’as bien choisi le tien aussi !
Lau 07 Oct 2016 - 11:07
Je suis globalement d’accord avec l’article.
Il n’empêche que je pense que plus le papa en fait plus c’est une chance….
pour la société !
Parce que oui on prend la place qu’on nous laisse tout ça. Mais je pense qu’un enfant (garçon ou fille) qui aura vu chez ses parents une répartition égale des tâches -comme tu le dit pas forcément à moitié moitié sur chacune mais en tout cas les 2 impliqués autant – sera un adulte qui aura moins de chemin à faire pour appréhender les égalités et les inégalités.
Juliette 07 Oct 2016 - 11:47
LeMerlanFrit (Fanny) 07 Oct 2016 - 11:13
Juliette 07 Oct 2016 - 11:50
Parfois je me surprends même à me dire que je préférerai qu’il s’occupe moins de Petite Chérie, comme quand il a voulu qu’on décide ensemble de ses activités extra-scolaires et qu’on a du faire des compromis ! 😁
Tara B. 07 Oct 2016 - 11:31
Juliette 07 Oct 2016 - 11:52
Mais qu’est ce qu’ils ont tous avec les ongles ?!
Tara B. 07 Oct 2016 - 12:10
Et sinon c’est quoi leur problème avec les ongles, mystère… 😉
Elise 07 Oct 2016 - 12:57
Merci pour ce bel article!
Mémento Eve 07 Oct 2016 - 1:44
La Polygraphe 07 Oct 2016 - 2:44
Marine
Anthony 07 Oct 2016 - 5:20
Et j’aime bien ça !
Juliette 07 Oct 2016 - 8:03
Merci de nous lire, c’est trop chouette d’avoir l’avis des papas !
JÉ 07 Oct 2016 - 8:15
Juliette 07 Oct 2016 - 8:35
(Evidemment je suis toute attendrie devant vos commentaires les papas !)
JÉ 07 Oct 2016 - 8:45
Juliette 13 Oct 2016 - 5:24
Illiade 08 Oct 2016 - 6:30
Chanceuse avant tout d’avoir eu… je ne sais pas trop en fait… une éducation (?) un environnement (?) un vécu qui m’a permit un jour d’avoir conscience de quel homme je voulais dans ma vie (et surtout ce que je ne voulais pas, comme quoi ne pas avoir un père parfait eut aussi être très constructif).
Chanceuse aussi d’avoir rencontré ce type d’homme là, de lui avoir plu, et de ne pas m’être plantée de l’avoir choisi lui et pas un autre.
Chanceuse enfin qu’il ait ce potentiel d’évolution, cette volonté de marcher à 2 et de tout faire pour que ça continue de marcher (parce que l’homme parfait de base… c’est comme la femme parfaite de base 😉 )
Au sujet de l’avantage (ou pas) d’avoir un père parfait (ou non), je recommande à fond le livre « chacun cherche son père ».
Juliette 13 Oct 2016 - 9:21
Pitite Xena 10 Oct 2016 - 1:47
Juliette 10 Oct 2016 - 7:25
Sophie 10 Oct 2016 - 2:41
J’approuve à 100% le fait qu’il faut laisser sa place au papa pour qu’il puisse la prendre, et parfois c’est pas évident: même bien contente de me libérer de plein de tâches encore trop souvent dévolues à la mère, il m’arrive de me dire presque à regret « mince, c’est pas moi que le parent référent » ! Contradiction, quand tu nous tiens… !
Et petite anecdote: on a dû batailler avec la crèche pour qu’ils arrêtent de m’appeler en premier quand le petit était malade, alors que le père était indiqué comme contact prioritaire. Le papa a insisté également et ça a fini par payer ! On va y arriver à changer les mentalités, lentement mais sûrement !
Juliette 10 Oct 2016 - 7:25
Et c’est pas trop cool d’être des parents impliqués ensemble ?! (L’a l’air chouette ton mari quand même !)
JÉ 11 Oct 2016 - 6:41
Juliette 11 Oct 2016 - 11:09
Sophie 11 Oct 2016 - 11:29
Juliette 13 Oct 2016 - 9:15
Laura 11 Oct 2016 - 10:59
Gina 11 Oct 2016 - 2:01
Juliette 11 Oct 2016 - 3:40
Savy 11 Oct 2016 - 6:08
On dirait que mon premier commentaire s’est perdu, je reposte et en profite pour raccourcir :p
Allez hop, je bondis dans la discussion pour dire que je ne suis pas d’accord!
Enfin oui, je suis bien sûr d’accord sur le côté que ce que fait le père ce n’est pas une aide ou une baby-sitter, c’est ses enfants aussi. Et qu’on choisit un minimum: j’ai choisi de vivre dans un pays où la norme est 6 mois de congé paternité, et où les groupes de papas sont visibles tous les jours à la sortie des crèches. Ici un homme qui inactif à la maison est plus un boulet qu’un paragon de virilité!
Mais je ne suis pas d’accord sur le fait qu’on aurait toutes le mari qu’on s’est choisi et que là personne ne puisse rien pour nous. Un choix n’est pas fait dans le vide au niveau social, historique, traditionnel ..! On « choisit » un partenaire en fonction de sa propre réflexion, d’une histoire personnelle et collective, de valeurs et pressions sociales dont on est dépendantes quoi qu’on en dise, d’histoire familiale répétée, consciemment ou pas, de modèles imposés dès le plus jeune âge (entre la Belle et la Bête qui apprend aux petites filles que tu peux changer un homme violent si tu l’aimes assez, la petite sirène qui les encourage à abandonner leur talent par amuuuur et Twilight qui enseigne que la traque, l’isolement et la mise en danger par un garçon, c’est par amuuur aussi, dur de sortir de l’auberge!)
La preuve, c’est que ce « choix » d’un homme qui participe est bien plus facile pour nous que pour nos mères. Les hommes qui font leur part du boulot à la maison sont plus nombreux maintenant qu’il y’a 20 ou 30 ans ans: c’est bien que notre évolution est collective! Il y’a 20 ans, un homme qui faisait ce « choix », bien plus difficile alors, était souvent vu comme un émasculé -souvent même pas sa femme- et non quelqu’un qui faisait ce qui est normal pour ses enfants. Bref, si aujourd’hui on a un pool d’hommes normaux à « choisir » d’épouser, ce n’est pas qu’on est des génies trop fortes et indépendantes qui savent instinctivement c’est quoi le mieux pour leur vie et leurs merveilles… c’est plutôt merci à nos mères d’avoir fait évoluer les choses!
Et dire que les femmes qui n’ont pas un mari qui participe de façon égalitaire aux tâches l’ont choisi, c’est ignorer complètement ces facteurs et leur dire, en d’autre termes: « tu es dans la merde, tu l’as bien choisi ton mec non? » « il était pas déjà comme ça avant le mariage? De quoi es tu surprise alors? ». C’est dire au femmes qui ont un salaire de merde qu’elles ont « choisi » de ne pas négocier, aux femmes battues qu’elles ont choisi de ne pas partir, aux femmes dans la prostitution qu’elles ont sans doute « choisi leur métier », aux femmes qui souffrent de grossesses répétées et maternités enchaînées parce que c’est la tradition qu’après tout elles ont choisi de ne pas avorter, donc qu’elles ne viennent pas se plaindre… etc. Bref, avant que toutes ne puissent s’affranchir et faire des choix neutre et en toute conscience, il y’a du chemin à parcourir!
Donc, là où je veux en venir: le problème est réel et n’est pas la responsabilité des femmes qui ont mal choisi/prennent trop de place à la maison/demandent à leurs mecs de leur rendre un service au lieu de s’exprimer différemment… le problème est collectif et trop lourd pour le faire reposer individuellement sur les épaules des femmes.
PS: Je suis de tout coeur avec La Polygraphe et je la félicite de ne pas avoir lâché l’affaire!!
PPS: oui, le congé parternité de 11 jours quelle horreur, surtout que dans certaines boites on ne veut pas te le donner (du vécu par des ex-collègues à qui on a dit de se mettre en maladie!)
Juliette 13 Oct 2016 - 6:19
Mais tu es là désormais donc tout va bien !
Je dis ne dis pas que c’est bien fait pour celles qui ont des hommes qui ne s’occupent pas de leurs enfants. Je dis qu’elles les ont choisi. Que ce soit le fruit d’un tas de choses, on est bien d’accord. Aucun choix n’est neutre, c’est évident. Ce qui ne change pas le fait que chacune de nous choisi son mari (presque, mais c’est pas le débat). Et que la liberté dont nous jouissons soit le résultat d’un combat de nos aînées, c’est également vrai, mais ça ne me contredit pas, je crois.
Mon propos principal (léger hein, je ne pensais pas faire un article de fond), c’était surtout de relever que souvent, l’homme ne s’aventure pas dans des domaines que nous nous réservons. Et que peut être, certains papas s’occuperaient plus de leurs enfants si nous les laissions davantage faire.
Je suis un peu sceptique sur les comparaisons que tu utilises en revanche : la prostitution et les femmes battues n’ont, à mon sens, pas grand chose à voir avec mon article sur les papas qui emmènent ou non leurs enfants chez le pédiatre, si ?!
Sof 12 Oct 2016 - 12:15
Jé 13 Oct 2016 - 5:34
Savy 13 Oct 2016 - 7:34
Oui j’ai tiré le trait à l’extrême, heureusement que ça n’a pas grand chose à voir avec le papa dans la salle d’attente du pédiatre :p.
Je voulais juste dire qu’il y’a trente ans, on considérait que si une femme restait avec son mari qui la battait, c’était son choix!… Et qu’aujourd’hui on se rend bien compte que la maltraitance physique et psychologique c’est une relation d’addiction. Et qu’en beaucoup moins grave, une femme qui fait tout à la maison tandis que son mari ne lève pas le petit doigt, c’est un peu le même système (de très très loin), on considère aujourd’hui que c’est son choix, mais dans trente ans on se dira que la société n’était pas prête…
Mais c’est vrai que j’ai tendance à aggraver les sujets et les alourdir à la Wagner 🙂
Juliette 13 Oct 2016 - 7:56
Tu ne m’en voudras pas de ne pas m’aventurer sur le terrain des femmes battues, je n’y connais rien et j’ai trop peur de blesser celles qui pourraient nous lire en disant des bêtises.
Mais pour en revenir aux papas, je crois que la société est tout à fait capable de voir ses papas s’occuper de leurs enfants. Une femme dont le mari ne s’occupe pas des enfants a tous les choix : elle peut s’en accommoder et même préférer ce fonctionnement là, elle peut aussi tenter de changer le mode établi, elle peut considérer que son mari a finalement d’autres qualités qui font de lui un mari formidable… Je ne sais pas. Mais elle fait bien des choix.
Je ne veux pas qu’on pense que les femmes sont piégées dans un système. Et les hommes non plus.
(Tes commentaires je les aime trop ! Merci de commenter si bien et si souvent ! Et si c’est long, c’est qu’il y a lieu à discussion, c’est pas notre faute !!)
Savy 13 Oct 2016 - 7:34
Juliette 13 Oct 2016 - 8:13
oops 14 Oct 2016 - 3:59
Par exemple, on « choisit » quelqu’un qui a le vent en poupe professionnellement, hyper dynamique et motivé. Et qui a un »accident » professionnel / un revers financier. La dépression transforme le cadre dynamique en limace sur canapé.
Ben finalement, c’était un mauvais choix ; ballot, hein ?!!
Même en ayant vécu avec quelqu’un avant de s’installer et fonder un foyer, même après avoir checké les valeurs, les aspirations communes, etc, on ne sait JAMAIS comment chacun va évoluer dans la vie.
Pour rejoindre le thème des femmes battues : c’est pas au premier rencart qu’on se prend le premier coup. Le manque de respect s’insinue progressivement.
C’est comme dans la fable de la grenouille : si l’on plonge subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échappe d’un bond ; alors que si on la plonge dans l’eau froide et qu’on porte très progressivement l’eau à ébullition, la grenouille s’engourdit ou s’habitue à la température pour finir ébouillantée.
Alors cette histoire de choix, c’est un peu à double tranchant.
C’est positif de se dire qu’on a le pouvoir sur sa vie, qu’à tout moment on peut redistribuer les cartes, changer soit-même pour changer l’autre ou changer d’environnement.
Mais ça peut aussi être très culpabilisant pour celleux qui se retrouvent coincé.e.s, sans avoir vu le piège se refermer.
Pour avoir le choix, il faut être dans la puissance (connaissance de soi + confiance en soi + vision positive de l’avenir, etc), et ce n’est malheureusement pas donné à tout le monde. L’éducation joue sans doute beaucoup : et ce n’est pas une mince à faire !
Juliette 14 Oct 2016 - 7:04
J’ai écrit : « Avant toute chose, on a le mari qu’on s’est choisi. Et sur ce point, personne ne peut rien pour nous ».
Replacée dans son contexte, je voulais juste dire que, souvent, le papa qui ne s’occupe pas de ses enfants, tu l’as vu venir. Je suis sur un registre hyper léger ! Il n’était aucunement question des hommes qui battent leurs femmes ou je ne sais quels autres drames. Je parle juste des papas qui ne prennent pas de jours enfants malade ou qui n’ont jamais ouvert un cahier de correspondance.
Alors évidemment, sortie de ce contexte sans gravité, cette phrase est beaucoup moins rigolote, c’est certain.
Mais après on peut effectivement discuter du choix que l’on peut faire ou non. Mais comme ce n’est plus du tout le sujet de mon article, j’avoue être un peu désemparée et ne pas trop savoir quoi répondre. Je crois en le choix parce que sinon, ca veut dire que tout est subit. Et subir, d’une certaine manière, c’est aussi un choix. Mais même en affirmant ça je ne suis sure de rien…
Savy 14 Oct 2016 - 10:42
Mais au cas par cas, on n’est pas piégées, et heureusement qu’on a une bonne marge de manoeuvre dans la vie! Je crois que toutes les mamans ET le papa qui ont commenté peuvent en témoigner 🙂
Juliette 14 Oct 2016 - 10:59
Bref, je crois que toutes les 3, on est carrément d’accord en fait ! 😁
oops 14 Oct 2016 - 2:18
Je ne sais plus qui a dit qu’on n’est pas responsable de la tête qu’on a, mais de celle qu’on fait, c’est un peu ça l’idée !
La bonne question : comment transformer nos petits têtards en grenouilles sensibles aux variations de température ? 😛
Savy 14 Oct 2016 - 4:02
: Oh là là tu as mis le doigt sur un autre sujet sensible! On vient d’avoir ce débat à la maison, tout est possible VS comment marche le monde. Je suis visiblement « typée », mon mari est blanc et ma fille est sortie à peu près comme lui, avec les yeux gris.
Avant sa naissance j’avais des principes (la phrase que tous les parents de l’univers ont prononcée un jour :p). Je comptais ne rien lui cacher et lui raconter comment c’était dans le monde, pour nous les non-blancs. Mais depuis qu’elle est née et après quelques discussions avec mon mari, je penche bien plus vers arrondissons les angles à la Juliette. Elle osera bien plus en pensant qu’absolument tout est possible et aura bien le temps de se rendre compte que le monde est injuste. Et en plus comme elle est plus délavée que moi, elle bouffera sans doute moins de patate chaude que sa mère?
Juliette 14 Oct 2016 - 4:25
Il y a quelques mois, ma fille se baladait avec deux poupons : un noir et un blanc. Une dame s’arrête et lui demande lequel est le sien. Déjà là, il y a un souci, mais passons. Petite Chérie lui a répondu « ben le noir » avec une immense fierté. C’est son préféré. Et pour rien au monde je ne souhaite qu’elle perde cette vision des choses où tu ne réponds pas en fonction de ce qu’on attend de toi ou de manière à éviter les cailloux. Et au final c’est la dame qui s’est sentie bête devant tant de certitude.
Il doit y avoir un juste milieu à trouver : à la fois les bourrer de suffisamment de confiance, de notre soutien et de force pour que nos filles foncent, tout en les prévenant des difficultés. On doit peut être leur dire : oui, ce sera dur d’obtenir tel poste dans telle entreprise mais si c’est ce que tu veux, tu dois essayer. Tu sais que tu peux te prendre une claque, mais ce sera moins dur que de s’en vouloir de ne pas avoir foncé.
Mas sur ce sujet je suis comme toi, c’est difficile de trancher sur la conduite à tenir, on veut les protéger et leur éviter nos galères, c’est compliqué.
Juliette 14 Oct 2016 - 4:26
Savy 16 Oct 2016 - 1:28
Je ne sais pas si il y’a vraiment une bonne ou une mauvaise réponse à attendre d’une enfant ou même des gens, mais c’est vrai qu’elle a du se sentir bête la dame :). (Il faut que je peaufine mon stock de répliques qui tuent, à la Petite Chérie …)
Et en parlant de discrimination, si seulement elle commençait à la porte de l’entreprise! Malheureusement c’est déjà à la maternelle, tout au long de l’école, le quotidien que les étiquettes sont tamponnées sur les fronts etc…À force, on avale et on intériorise, et chaque contrariété ne fait que confirmer nos certitudes (alors que si on n’a pas eu CE poste, c’est peut être qu’on était juste pas la plus qualifiée cette fois-ci!)
Mais je sens que je me suis vraiiiment trop éloignée de la teneur originale de l’article, merci pour ce débat fructueux qui nous a toutes fait réfléchir apparemment :)!
Gamblin 30 Nov 2016 - 5:09
Juliette 30 Nov 2016 - 9:33
(Mais je suis super jalouse de la crèche sur ton lieu de travail, j’avoue !)