Le déni de grossesse est un phénomène surprenant où une femme enceinte ne prend pas conscience de sa grossesse. Ce phénomène est rare, mais il peut toucher des femmes de tous âges et de toutes conditions sociales. Comprendre le déni de grossesse est alors nécessaire pour mieux l’appréhender et soutenir les femmes qui en sont affectées. Quels sont les signes, les causes, les témoignages et les conséquences de ce phénomène pour la mère et l’enfant. Faisons le point dans ce guide.
Le déni de grossesse peut se manifester de plusieurs manières et ses signes peuvent passer inaperçus ou être interprétés autrement. Contrairement à une grossesse classique, les symptômes habituels peuvent être absents ou très atténués. Parmi ces derniers, on peut noter :
La régularité du cycle menstruel
L’un des premiers signes de grossesse classique est l’absence de règles. Cependant, dans le cas d’un déni de grossesse, les règles peuvent continuer de manière régulière ou irrégulière. Cet état de choses peut s’expliquer par des saignements légers qui sont confondus avec des menstruations normales. Ce retard rend le déni de grossesse difficile à détecter, car la femme peut penser que tout est normal.
La constance du poids
Un autre signe du déni de grossesse est l’absence de prise de poids. Alors qu’une grossesse normale entraîne une prise de poids progressive, les femmes en déni de grossesse peuvent ne pas observer de changement dans leur poids. Cela peut être dû à plusieurs facteurs comme la position du fœtus ou une rétention d’eau minime, qui masquent les signes visibles de grossesse. De plus, certaines femmes peuvent même perdre du poids et cela renforce l’idée qu’elles ne sont pas enceintes.
L’absence d’inconfort mammaire
La tension mammaire est un autre symptôme fréquent de la grossesse qui est généralement associé à des changements hormonaux. Cependant, dans le cas d’un déni de grossesse, ce symptôme peut être absent ou si léger que la femme ne le remarque pas. Les seins peuvent ne pas gonfler ou devenir sensibles.
L’absence d’épuisement anormal
Comme on le sait tous d’ailleurs, une grossesse normale s’accompagne souvent de fatigue et de somnolence, en particulier durant le premier trimestre. Pourtant, dans le cas d’un déni de grossesse, ces symptômes peuvent être absents ou interprétés autrement. La femme peut ressentir une fatigue légère qu’elle attribue au stress, au surmenage ou à d’autres causes externes, sans jamais soupçonner une grossesse. Cette absence de fatigue est un autre facteur qui contribue au déni, car la femme continue ses activités quotidiennes sans soupçonner qu’elle attend un enfant.
Quelles sont les causes d’un déni de grossesse ?
Le déni de grossesse est un phénomène complexe qui peut avoir plusieurs causes, souvent interconnectées. D’un point de vue psychologique, il peut être lié à un refus inconscient de la grossesse. Ce refus peut découler de diverses raisons comme :
La peur de devenir mère ;
Des conditions de vie difficiles ;
Des traumatismes passés.
Le cerveau, pour protéger la femme de cette réalité qu’elle ne peut pas accepter, peut littéralement « bloquer » l’information de la grossesse.
Sur le plan physiologique, certaines anomalies hormonales peuvent aussi contribuer au déni de grossesse. Par exemple, un niveau insuffisant de certaines hormones, comme la gonadotrophine chorionique humaine (hCG) peut masquer les symptômes de la grossesse. Parfois, le fœtus se développe dans une position qui le rend difficile à détecter, tant pour la mère que pour les médecins. D’ailleurs, cela est évident surtout si la femme est en surpoids ou a des antécédents de cycles menstruels irréguliers.
Une femme faisant un déni de grossesse
Témoignages et études de cas pour illustrer le phénomène
Les témoignages de femmes ayant vécu un déni de grossesse sont souvent poignants et illustrent bien la complexité de ce phénomène. Par exemple, une femme raconte qu’elle avait continué à vivre normalement, sans remarquer aucun des signes habituels de grossesse. Elle dit : « J’ai découvert que j’étais enceinte au moment d’accoucher, après avoir ressenti des douleurs intenses que j’avais d’abord attribuées à une appendicite ».
Une autre jeune femme a découvert sa grossesse à sept mois, lorsqu’une échographie a révélé la présence d’un fœtus. Elle avait consulté un médecin pour des douleurs abdominales, sans jamais soupçonner qu’elle était enceinte. Ces exemples montrent que le déni de grossesse peut affecter n’importe qui et qu’il peut durer jusqu’à l’accouchement.
Des études de cas montrent que le déni de grossesse est un phénomène reconnu par les professionnels de la santé, bien que difficile à diagnostiquer. Dès lors, il est nécessaire de sensibiliser le public et les professionnels à cette réalité pour offrir un soutien adéquat aux femmes concernées.
Conséquences pour la mère et l’enfant, avec des conseils de prise en charge
Le déni de grossesse peut avoir des conséquences sérieuses pour la mère et l’enfant. Pour la mère, découvrir une grossesse à un stade avancé ou lors de l’accouchement peut être un choc qui entraîne des sentiments de culpabilité, de honte ou de peur. Cela peut aussi compliquer la relation avec l’enfant, qui arrive sans avoir été anticipé ou préparé.
Sur le plan médical, l’absence de suivi prénatal peut augmenter les risques de complications pour la mère comme :
L’hypertension ;
Le diabète gestationnel ;
L’accouchement prématuré.
Pour l’enfant, le manque de suivi médical peut présenter des risques comme des retards de croissance intra-utérins ou des malformations non détectées. De plus, un accouchement non préparé, parfois dans des conditions non médicalisées, peut mettre en danger la vie de l’enfant.
Le déni de grossesse est un phénomène qui peut avoir des répercussions sur la vie des femmes et de leurs enfants. Il serait alors bien de briser le silence autour de ce sujet pour offrir un soutien adéquat aux femmes concernées. Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes confronté à une situation du genre, sachez qu’il existe des ressources et des professionnels prêts à vous aider.
